Vins de Savoie
La récolte du cru 2020 dans les communes de Chapareillan et Les Marches est lancée

Isabelle Brenguier
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Les vendanges ont démarré dans le vignoble de Savoie. Pendant trois à quatre semaines, les viticulteurs du secteur vont redoubler d'ardeur pour rentrer leurs raisins dans les meilleures conditions. Rencontre avec Rémy Berlioz, installé à Chapareillan.

La récolte du cru 2020 dans les communes de Chapareillan et Les Marches est lancée
La vendangeuse fait partie du matériel en commun acheté via la Cuma des Eboulis.

En ce matin du 16 septembre 2020, l'effervescence est à son comble dans le vignoble de Savoie. Sur les petites routes qui jouxtent les parcelles de vignes sur les hauteurs des communes de Chapareillan et des Marches, les tracteurs auxquels sont attelées les remorques à vendange croisent les machines à vendanger. La récolte bat son plein. Elle va durer trois à quatre semaines.

Rémy Berlioz a commencé la sienne le 5 septembre. Il se montre confiant. « La récolte s'annonce belle. Nous observons un bel état sanitaire, très important pour la suite de la vinification. Et malgré des degrés qui ont peiné à arriver (à cause des fortes températures de cet été, la vigne a cessé de pousser et le raisin de mûrir), tout semble être en bonne voie maintenant. La pluie tombée fin août a fait énormément de bien, au raisin comme aux plantes », indique le viticulteur, avant d'emmener une benne jusqu'à son caveau.

Plus rentable

Installé en 2012, Rémy Berlioz exploite en location 13 hectares de surfaces de vignes à Chapareillan et aux Marches (Savoie). « 90 % sont de la jacquère. Entre 6 et 7 % sont du chardonnay. Le reste est composé de mondeuse, roussette et gamay », détaille le jeune homme.

Aujourd'hui, 80 à 90 % de sa récolte est effectuée grâce à la machine à vendanger de la Cuma des Eboulis, à laquelle il adhère.

« Cela coûte deux fois moins cher qu'à la main. Le temps de récolte de l'outil oscille entre deux et quatre heures l'hectare. En mode manuel, pour vendanger la même surface, il faut compter sept à huit heures de travail réalisées par une vingtaine de personnes. Achetée en Cuma, la machine s'avère bien plus rentable que l'emploi de salariés ou même que le recours à un prestataire. Et puis, grâce à elle, on arrive à vendanger au meilleur moment, ce qui favorise la qualité de maturation », assure le viticulteur.

Evolution de la fermentation

Une fois ramassé, le raisin est immédiatement transporté au caveau. Il est benné dans la pompe à vendange qui l'entraîne dans un pressoir automatique.

Rémy Berlioz précise : « L'une de ses deux moitiés est équipée d'une chambre à air qui écrase le raisin contre l'autre moitié du pressoir ajourée. C'est ce qui permet de faire couler le jus ».

Celui-ci est ensuite pompé dans une cuve dans laquelle il y a des drapeaux qui sont immergés, et qui servent à le refroidir pour éviter qu'il ne fermente trop rapidement.

L'étape suivante est le débourbage *. La partie épaisse est filtrée dans une petite cuve. Quant à la partie claire, elle est mise dans une cuve pour fermenter. « Si tout va bien, le vin y reste jusqu'à la filtration (entre 15 jours et un mois) », ajoute Rémy Berlioz.

Tous les jours, équipé d'un mustimètre - un densimètre utilisé pour évaluer le taux d'alcool probable du vin - il mesure la densité du moût. Cela lui permet de suivre l'évolution de la fermentation. Après avoir fait déguster le vin à un œnologue, le vigneron effectue ses assemblages. Un mois ou deux encore et le vin est filtré puis embouteillé.

Il reste stocké dans un local climatisé à 15°C. Il est commercialisé à partir de la mi-décembre de la même année, quand l'appellation donne son feu vert.

L'objectif de Rémy Berlioz est d'écouler sa production au cours de l'année.

Isabelle Brenguier