Semis
Semis décomposé, semis combiné ou semis direct, les techniques s’affrontent !

Les semis d’été sont en partie réalisés et ceux d’automne arrivent. L’agriculteur sera confronté à l’urgence, à l’équipement présent sur l’exploitation ou réfléchira à travailler autrement afin de gagner du temps et de la qualité de semis.
Semis décomposé, semis combiné ou semis direct, les techniques s’affrontent !

« Il marche dans la plaine immense, va, vient, lance la graine au loin, rouvre sa main, et recommence… » Il est loin le geste auguste du semeur mis en poésie par Victor Hugo dans « La saison des semailles, le soir ».

Depuis les méthodes de semis ont bien évoluées, allant même jusqu’à ne plus travailler le sol et semer directement dans un couvert végétal permanent. Cette technique dite de « conservation » a ses adeptes, mais elle est à réserver à des initiés équipés de matériels spécifiques, sinon l’échec est garanti.

Le semis décomposé en perte de vitesse

Le semis classique qui consiste à herser dans un premier temps et semer dans un deuxième passage est en perte de vitesse, car il nécessite deux opérations. Il est forcément limitant en productivité, par contre tous ces matériels sont généralement présents sur les exploitations et c’est l’assurance de semer à des coûts très faibles à l’hectare.

Pour améliorer le rendement journalier, l’agriculteur pourra augmenter les largeurs de la herse plate ou rotative et du semoir, mais se poseront inévitablement des difficultés de circulation en même temps que des prix d’équipement qui rattraperont parfois les combinés de semis.

 

Les combinés dernière génération

Les combinés de semis ont beaucoup évolué ces dernières années. Les agriculteurs sont passés de la herse rotative avec portacourt qui permettait d’atteler leurs vieux semoirs en ligne, à de véritables semoirs intégrés qui combinent le travail du sol et semis. Ces matériels ont moins de porte-à-faux que les générations portacourt, dans la mesure où le semoir est fixé au-dessus du lamier de la herse rotative et non plus à l’arrière.

Les constructeurs ont beaucoup réfléchi sur les conditions de travail en terrain humide, comme souvent rencontrées pour les semis d’automne. La régularité de la profondeur d’enterrage du grain a aussi été une de leur préoccupation. La réponse vient souvent du type de rouleau monté à l’arrière de la herse. Son rôle est multiple : il rappuie le sol, pré-ouvre le rang et contrôle la profondeur de travail de la herse rotative. Cette technique de rouleau caoutchouc ou métallique de grand diamètre se retrouve chez la plupart des constructeurs, Amazone, Sulky, Kuhn…

Les réglages de la profondeur de travail de la herse qui s’appuie sur le rouleau s’effectuent la plupart du temps avec des axes clavetés dans des échelles perforées. Pratique mais un peu long pour trouver la bonne hauteur.

Avec les combinés de dernières générations, le Venta chez Kuhn ou le Cataya chez Amazone, entre autres, les réglages de profondeur sont hydrauliques. Ils se commandent par une console Isobus depuis la cabine. Autre innovation, les disques d’enterrage sont plus lourds, jusqu’à 80 kg de pression exercée sur chaque élément et de plus grands diamètre pour mieux rouler en toutes conditions.

Récemment, certains constructeurs proposent aussi des doubles disques aciers ouvreurs suivis par une roue de plombage en caoutchouc, le tout monté sur parallélogramme, cette technique d’éléments semeurs est déclinée du semis direct. La technique s’appelle « Seedspeed » chez les uns et « Twin Tec » chez les autres ou encore « Corona », chez Maschio.

 

Système d’enterrage double disques décalés et
inclinés de 10 °, Twin Tec d’Amazone.

Semoirs gravitaires ou pneumatiques

Là encore les deux techniques s’affrontent. Le semoir gravitaire est moins cher à l’achat que la technique dite pneumatique de transport de grain jusqu’au rang. Le réglage du semoir pneumatique est souvent plus rapide et la distribution plus précise.

Le semoir pneumatique devient obligatoire dès que l’on passe à des largeurs de travail de plus de quatre mètres, tout simplement pour des problèmes d’équilibre des masses entre le semoir et le tracteur. La trémie de grains est alors placée sur le relevage avant du tracteur. Dans certaines configurations, la barre de semis peut être attelée à une trémie traînée qui embarque semence et engrais.

Pour ces combinés dernière génération, l’utilisateur aura le choix en options d’une multitude de consoles de contrôle du semoir, voire de la modulation avec l’entraînement électrique de la distribution.

Les foires et salons de cette rentrée, Beaucroissant et le Sommet de l’élevage entre autres, avant le prochain Sima de février 2019 seront l’occasion pour les acheteurs de comparer les différentes technologies ainsi que les prix chez les marques qui s’exposeront. Mais dans tous les cas, il faudra prévoir un budget qui dépassera souvent les 30 000 euros pour un simple combiné de 3 mètres dernière génération.

 

Roland Saint Thomas