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Les producteurs de lait appelés à manifester devant Danone

En pleines négociations sur les prix, le torchon brûle entre les producteurs de lait Danone et leur collecteur. Une manifestation aura lieu jeudi, entre 10 et 13 heures, à Saint-Just-Chaleyssin.

Les producteurs de lait appelés à manifester devant Danone
Une manifestation des producteurs laitiers est prévue jeudi 3 février à Saint-Just-Chaleyssin, en Isère, devant l’usine Danone.  

Une manifestation des producteurs laitiers est prévue jeudi 3 février à Saint-Just-Chaleyssin, en Isère, devant l’usine Danone.  

« Danone exige tout, s’étrangle Jérôme Crozat, président de la FDSEA de l’Isère. L’organisation de producteurs (OP) rattachée à ce transformateur négocie le futur contrat qui les liera. La marque demande que nous produisions du lait avec du soja français, monte le niveau des exigences sur le bien-être animal, veut faire baisser les taux de production de carbone… Et elle nous accorde royalement 15 euros supplémentaires par tonne . Nous avons fait nos calculs : cela va coûter globalement 50 euros de plus la tonne à chaque producteur… »
La goutte fait désormais déborder le vase chez les producteurs qui constatent que « les coûts de production ont déjà augmenté ». Les négociations sont actuellement bloquées.
Le représentant syndical ajoute que l’OP a bien fait les choses : « Elle a organisé des réunions dans les quatre départements concernés par les collectes Danone : l’Isère, le Rhône, la Loire et l’Ardèche. C’est elle qui a lancé l’appel en appelant le syndicalisme à la rescousse. Il faut arrêter cette fin de non-recevoir, car aujourd’hui c’est le lait Danone, demain ce sera le lait ou la viande de coopérative, après-demain les centrales d'achat ou  grandes surfaces qui vont faire des promotions inouïes. »
Du côté des producteurs, on se sent un peu floué : « Les calculs que le transformateur échafaude sont établis sur le lait de base. Ils n’intègrent jamais les plus-values réalisées sur les laits à forte valeur ajoutée comme les laits infantiles ou spécialisés. C’est peut-être peu en volume mais très rémunérateur. La mobilisation doit donc être rapide et massive. La loi Egalim doit être respectée. »

Jean-Marc Emprin