ASA Limagne Noire
Les collectivités locales au secours de l'irrigation

La Région, le conseil départemental du Puy-de-Dôme, Clermont Auvergne Métropole et Riom Limagne et Volcans vont acquérir les lagunes de la sucrerie de Bourdon pour pérenniser le système d'irrigation unique en France de l'ASA Limagne Noire.

Les collectivités locales au secours de l'irrigation
La Région, Département du Puy-de-Dôme, Clermont Auvergne Métropole et la communauté de communes Riom Limagne et Volcans vont acquérir les 16 ha de lagunes de la sucrerie de Bourdon. ©MC

La Région Auvergne-Rhône-Alpes, le conseil départemental du Puy-de-Dôme, Clermont Auvergne Métropole et la communauté de communes Riom Limagne et Volcans ont annoncé, le 18 janvier dernier, le rachat des 16 hectares de terrain des lagunes de ce qui était autrefois la Sucrerie de Bourdon pour un montant de 2,7 millions d'euros. Les quatre collectivités assurent ainsi la pérennité d'un système d'irrigation, unique en France, qui réutilise les eaux usées traitées de la station d'épuration de Clermont-Ferrand. Ce sauvetage préserve aussi l'activité céréalière d'une cinquantaine d'exploitations de Limagne. « C'était la survie de nos exploitations qui était en jeu. Nous avions déjà perdu la betterave. Si nous devions perdre l'irrigation, et donc les cultures à hautes valeurs ajoutées (maïs semence, légumes de plein champ ...) nous aurions fait faillite », explique Christophe Cautier, président de l'ASA Limagne Noire.

2,7 millions d'euros d'investissement

La Région sera le premier financeur avec un engagement à hauteur de 1,2 million d'euros. Vient ensuite le conseil départemental du Puy-de-Dôme pour 623 077 € et Clermont Auvergne Métropole et Riom Limagne et Volcans pour 415 385 € chacun. Dans trois ans, le terrain sera rétrocédé à l'ASA Limagne Noire à moindre coût, par le changement de statut de la parcelle. « C'est un message fort envoyé à notre profession, explique Christophe Cautier. Notre réseau d'irrigation est une référence nationale, une histoire commencée il y a 40 ans. À l'heure où les enjeux autour de l'eau n'ont jamais été aussi forts, il aurait été dommage de le perdre. » Ce système d'irrigation utilise seulement 7 % de l'eau rejetée par la station et ne réalise aucun prélèvement sur le réseau. Il n'exerce donc, en période de sécheresse, aucune pression sur la ressource et permet de maintenir la production agricole. Un cercle vertueux dont l'ensemble des parties prenantes reconnaissent et mettent en avant pour justifier leur engagement.

Mélodie Comte