Alors que les intempéries se sont multipliées ces dernières semaines, la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes estime que le nouveau dispositif de gestion des risques doit s'activer sans tarder.
Pluie, orages violents accompagnés de bourrasques ou de grêles particulièrement dévastatrices pour les prairies, les cultures et les infrastructures agricoles… 2024 restera, sans aucun doute, comme l'une des années de récolte les plus chaotiques. « Aucun territoire d'Auvergne-Rhône-Alpes n'a été épargné par les intempéries », indique David Chauve, secrétaire général de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes. Sur son secteur d'Ambert, à l'est du Puy-de-Dôme, il a été confronté à plusieurs épisodes de pluies abondantes. Une pluie en excès qui, comme partout ailleurs, a retardé les récoltes, dégradé la qualité des fourrages et des grandes cultures. Dans les zones arboricoles et viticoles, là aussi, les dommages sont nombreux avec des fruits altérés, et une forte pression du mildiou sur les vignes.
Réactivité et adaptation
Face à ces multiples aléas, la profession agricole d'Auvergne-Rhône-Alpes (FRSEA et JA) réclame l'activation sans délais des différents mécanismes du dispositif de gestion des risques climatiques. Pour mémoire, depuis 2023, il comporte un volet assurantiel et un volet d'intervention publique qui a été renforcé par des fonds de la Pac et de l'État. « L'heure n'est plus au constat des impacts climatiques mais à l'activation des différents volets du dispositif. Les services de l'État et les assureurs doivent être à pied d'œuvre pour que l'ensemble des pertes soient indemnisées dès que les seuils minimums sont dépassés », résume David Chauve. Et pour évaluer les pertes, la profession agricole réclame des expertises de terrain, car « le mécanisme d'indice satellitaire se révèle encore une fois complètement défaillant ». Une anomalie que dénoncent aussi les associations spécialisées de la FNSEA (FNB, FNPL, FNO, Fnec . « L’année 2022 avait notamment mis en évidence de grosses difficultés en cas de sécheresse, avec les épisodes caniculaires ou pics de chaleur. Ainsi, à la suite des fortes mobilisations de début d’année, les pouvoirs publics ont pris des engagements auprès des éleveurs de ruminants afin d’améliorer la gestion des risques climatiques sur prairies (voir par ailleurs) », rappellent les responsables professionnels dans un communiqué conjoint. À date, ils déplorent le statu quo et « devant l’impossibilité d’avoir, pour cette campagne, un dispositif fonctionnel, notamment pour la gestion des pertes liées à la grêle ou aux excès d’eau », ils demandent aux pouvoirs publics de se saisir du problème, « en lançant si nécessaire des expertises de terrain et des résultats de l’Observatoire national de la pousse de l’herbe (ONPH), afin d’indemniser tous les éleveurs qui ont subi des pertes ».
Sophie Chatenet
Quelles étaient les promesses gouvernementales ?
- Informer les producteurs de l’évolution de l’indice satellitaire, au fur et à mesure de l’avancée de la campagne,
- Déployer totalement l’Observatoire national de la pousse de l’herbe (ONPH), y compris dans les zones non couvertes en 2024, via le suivi de 200 fermes supplémentaires,
- Faire évoluer les modalités de recours contre l’indice, afin de permettre aux éleveurs de solliciter une réévaluation de leur perte, sur la base de la réalité de terrain, et en s’appuyant sur l’ONPH,
- Améliorer l’indice satellitaire dans sa reconnaissance des pertes en cas d’évènement climatique.