Dégâts de cultures
Le monde agricole lance une enquête pour justifier le classement de certains animaux comme " Espèce susceptible d'occasionner des dégâts "

Isabelle Brenguier
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Sommées de justifier la nécessité de classer certains animaux comme « Espèce susceptible d’occasionner des dégâts », la FDSEA et la chambre d'agriculture lancent une enquête.

Le monde agricole lance une enquête pour justifier le classement de certains animaux comme " Espèce susceptible d'occasionner des dégâts "
Crédit photo : FDCI Le corbeau freux est classé "espèce susceptible d'occasionner des dégâts". Un classement qui permet un prélèvement en dehors de la période d'ouverture de la chasse.

La présence de certains animaux peut être source d'importants dommages. Classés auparavant comme nuisibles, aujourd'hui comme Esod (Espèce susceptible d'occasionner des dégâts), ils peuvent être plus facilement régulés. Ce classement est accordé par arrêté ministériel pris sur proposition du préfet après l’examen d’un dossier présentant les dommages et les pertes chiffrées causées par ces animaux. Dirigé et encadré par les services de l’Etat, cet examen est réalisé en commission spécialisée dans laquelle siègent notamment les associations de protection de la nature et l’Office français de la biodiversité. 

En Isère, ce dossier est préparé par les services de la Fédération départementale de la chasse (FDCI). Mais concernant les dommages subis par le monde agricole, c'est à celui-ci qu'incombe la responsabilité d'évaluer les pertes, qu’elles soient causées par des oiseaux (pies, corbeaux, corneilles…) ou d’autres animaux tels que les renards, la fouine, le blaireau… 

C'est donc dans cet objectif que la FDSEA de l'Isère et la chambre d'agriculture réalisent actuellement une enquête visant à recenser les nuisances et leur impact sur les cultures. Car le renouvellement du classement doit avoir lieu au printemps 2022. Il sera valable pendant trois ans.

Photographie de terrain

Faire classer certains animaux comme « espèce susceptible d'occasionner des dégâts » a pour but de les réguler quand les dégâts occasionnés sont trop importants. Comme l'indique Hubert Avril, responsable du dossier pour la FDSEA, « les problèmes ne sont pas systématiques, mais il y a des secteurs où la situation est très compliquée, où nous avons besoin d'intervenir, où il faut qu'on ait les méthodes et les régimes juridiques adaptés ». D'où cet appel à mobilisation. « C'est très clair. Il est demandé à la profession agricole de chiffrer les pertes. Constater des dégâts, c'est une chose. Les évaluer, cela en est une autre. Mais c'est ce que nous devons faire. Il est impératif que nous justifiions nos dommages. L'enjeu est important. Sans ces éléments de chiffrage financier, certaines espèces pourraient ne plus être répertoriées comme « Esod »», insiste le responsable, qui analyse « un changement de méthode, la nécessité d'une photographie de terrain ». 

Le classement de certaines espèces en « Esod » permet notamment le prélèvement des animaux chassables en dehors de la période d'ouverture de la chasse. 

Pour participer à cette enquête, veuillez cliquer-ici