Outils agricoles
À Beaulieu, des broyeurs de branches en démonstration

Le 30 mars dernier se déroulait, à Beaulieu, une démonstration de broyeurs de branches. Trois marques étaient présentes pour faire la présentation de leurs modèles.

À Beaulieu, des broyeurs de branches en démonstration
À Beaulieu, des broyeurs de branches en démonstration

Au programme ce matin-là pour la vingtaine d’exploitants et agriculteurs rassemblés à Beaulieu, une démonstration de modèles de broyeurs de branches de noyer. C’est l’arrivée dans la région de la nouvelle gamme « pick-up » de Seppi qui en a été le point de départ. L’évènement, organisé par la chambre d'agriculture et en lien avec le réseau DEPHY - ECOPHYTO, a eu pour but de présenter les caractéristiques de trois différents modèles et l’utilisation qui peut en être faite dans les cultures de la région.

Les broyeurs sont rassemblés sur le terrain de François Guo, exploitant local qui s’amuse d’en voir trois d’un coup sur sa parcelle, alors que lui-même n'en possède pas.  Après une rapide présentation de la part des représentants des constructeurs, l’heure est à la démonstration. Quatre rangées de branches de différentes tailles ont été mises en place pour l’occasion. Ghislain Bouvet, conseiller nucicole à la chambre d'agriculture, dispense de prcieux conseils sur les caractéristiques des engins : « Le nouveau de Seppi est plus rapide, il a un débi de chantier. Celui de Serrat a un broyage plus fin, et pour Agrimaster, comme c'est un forestier, il est plus puissant ». Débit, puissance et surtout finesse de broyage, voilà les trois caractéristiques principales qui intéressent les exploitants. Car plus le broyage est fin, moins il est risqué de retrouver des résidus de bois lors du ramassage des noix et dans la chaine de production.

Seppi et sa gamme « pick-up »

Premier modèle à se mettre en marche, le Miniforst de la marque Seppi. Les téléphones sont de sortie pour immortaliser son travail. Ce qu’on remarque tout de suite, c’est son débit : plus rapide que les deux autres modèles, il broie le chemin de branches étalé devant lui en quelques minutes. Adapté pour les cultures de noix de la région, ce broyeur fonctionne avec un système hydraulique qui se branche sur la prise de force du tracteur, et possède 4 rangées de contre-couteaux. Il est équipé d’un capot également hydraulique et de retors à pointe carbone. Conçu pour des tracteurs de taille moyenne, 90 à 130 chevaux suffisent pour l’utiliser. Après son passage, les discussions vont bon train, chacun examinant les résidus de branches broyés pour en évaluer la finesse. Le débit rapide de ce broyeur plait, mais pour certains des exploitants présents, sa finesse de broyage gagnerait à être améliorée. 

La finesse chez Serrat

Second modèle, le broyeur Kastor 550 de la marque Serrat. Plus lent que son prédecesseur, il offre en revanche une finesse de broyage plus conséquente. Le modèle présenté ici, le T-2000, est conçu pour des tracteurs allant de 100 à 160 chevaux. Lui aussi est constitué d’une machinerie hydraulique et son rotor à couteaux de 550 mm de diamètre permet de broyer les branches en des résidus fins. Après une petite dizaine de minutes, la rangée de branches est complètement broyée et permet aux exploitants présents de comparer la technique et la finesse de broyage de ce modèle avec celui de Seppi.

Agrimaster, une affaire de puissance

Le dernier modèle à se mettre en marche est celui présenté par Agrimaster. C’est un AF-230, un broyeur forestier avec quelques améliorations. Bien plus lent que les deux modèles précédents, il projette aussi beaucoup plus de morceaux de bois lors du broyage. Equipé d’une transmission hydraulique avec un moteur à pistons, sa puissance est supérieure aux modèles de Seppi et Serrat. Il est conçu pour broyer des branches aux diamètres plus conséquents, jusqu’à 14 centimètres, et offre également une grande capacité de défibrage de feuilles. Utilisable par des tracteurs d’une puissance de 140 chevaux, sa lenteur est donc compensée par sa puissance et son adaptation aux sols inégaux en forêt.

Au total, la démonstration aura duré près de 2h, ponctuée par de nombreuses considérations sur la technique et l’utilisation de chaqun des engins. Si chaque constructeur a présenté son modèle et ses caractéristiques, c’est maintenant au tour des exploitants de décider lequel est le plus adapté à leur terrain, leurs besoins et leur capacité économique.

Les broyeurs, un coût économique conséquent
Le modèle de broyeur Seppi

Les broyeurs, un coût économique conséquent

Si la technique des broyeurs peut être impressionnante, leurs prix le sont également. Les modèles présentés à Beaulieu ne font pas exception : 35 000 euros pour le modèle Seppi, 17 000€ pour celui de chez Serrat, 9 500€ le modèle de base de chez Agrimaster. Ces coûts, beaucoup d'exploitants ne peuvent pas se les permettre. Pour de nombreux propriétaires de noyers de la région, utiliser un broyeur pour se débarrasser des branches et des résidus n’est donc pas une évidence. « 35 000 euros, c’est une somme. Ce genre de broyeurs, c’est pour les grosses exploitation avec beaucoup de terrain » déplore un des agriculteurs présents à la démonstration de Beaulieu. Cette difficulté à mettre le prix pour s’équiper pourrait devenir un vrai problème sur le long terme. Propriétaire de 8 hectares de noyers, monsieur Cluzel regrette que les subventions accordées aux agriculteurs ne soient pas suffisantes pour pouvoir faire la transition entre le brulage traditionnel et les broyeurs mécanisés : « Tant qu’on ne sera pas subventionnés, la plupart des petits exploitants ne pourront pas faire autrement que de brûler. » La technique de brulage est certes encore autorisée par dérogation prefectorale, dans un secteur délimité et jusqu’au 15 avril, mais après ? « On continuera, on n’a pas trop le choix. » Pour palier ces difficultés économiques, certains producteurs se mettent alors à plusieurs pour acheter un engin, qui sert pour plusieurs parcelles. 

Les différents modèles