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Fermeture des commerces : l'emploi durement touché

Les commerces de proximité représente près de 350 000 emplois salariés en Auvergne Rhône-Alpes. Parmi ces salariés, plus de 40 % travaillent dans des établissements qui ont été contraints à la fermeture en novembre.

Fermeture des commerces : l'emploi durement touché
Les commerces dont l'activité a été jugée « non essentielle » ont dû baisser le rideau pour la seconde fois cette année en raison de l'épidémie de Covid-19. (Crédit : S.Sabot)

Entre le 30 octobre et le 28 novembre, les commerces dont l'activité a été jugée « non essentielle » ont dû baisser le rideau pour la seconde fois cette année en raison de l'épidémie de Covid-19. Ces établissements regroupent 41,7 % des salariés du commerce de proximité en Auvergne-Rhône-Alpes selon une étude1 publiée par l'Insee le 20 novembre dernier. Coiffeurs, librairies, magasins de vêtements, de jouets, salons d'esthétique, fleuristes... la liste des activités qui ont subi cette nouvelle fermeture est longue.

Mais, le secteur le plus touché reste la restauration traditionnelle. À elle seule, elle représente 40 000 emplois salariés sur l'ensemble de la région, soit près de 12 % des effectifs du commerce de proximité en équivalents temps plein (ETP). Sans oublier les bars et autres débits de boissons qui représentent entre 5 000 et 6 000 ETP. Des emplois qui risquent d'être durablement pénalisés, la réouverture des restaurants et bars au public n'étant pas prévue avant le 20 janvier 2021. D'ici là, seule la vente à emporter demeure possible pour ce secteur d'activité. Parmi les autres commerces dit non essentiels, le secteur de l'habillement avec près de 14 000 salariés ou celui de la coiffure avec plus de 10 000 salariés auront également été mis en difficulté durant ce mois de novembre.

Commerces de première nécessité

L'Insee constate cependant un impact variable selon les départements. Le poids des activités concernées par les fermetures semble moins élevé dans les départements plus ruraux de l'ouest de la région. Les commerces de première nécessité, alimentaires notamment, représentent par exemple plus de six emplois sur dix en Haute-Loire et en Ardèche. A contrario, en Savoie et Haute-Savoie, les établissements contraints de fermer leurs portes représentent un emploi sur deux. « Dans ces territoires où le poids du tourisme est fort, la restauration traditionnelle représente 35 % des emplois des commerces de proximité fermés, contre 28 % en moyenne régionale » commente l'Insee.

A noter également que tous les commerces n'auront pas vécu la crise de la même façon, selon qu'ils ont eu ou non la possibilité de poursuivre une activité partielle. C'est par exemple le cas dans le secteur de la restauration rapide (que l'Insee distingue bien de la restauration traditionnelle dans son étude), les traiteurs, les jardineries... Impossible également pour l'instant d'estimer si le « click & collect », c'est à dire l'achat en ligne avec livraison ou retrait en magasin, aura eu un impact sur le maintien d'emplois salariés durant cette période.  

Bonne nouvelle tout de même : plusieurs secteurs du commerce de proximité fortement pourvoyeurs d'emplois n'auront pas eu à fermer en novembre. Il s'agit des hypermarchés et supermarchés (soit près de 57 000 emplois), des garages automobiles pour la vente, l'entretien, les réparations (34 000 emplois) mais aussi les boulangeries, pâtisseries, boucheries, charcuteries et commerces de détail alimentaire (28 000 emplois).

S. Sabot

1. Cette étude se base sur les chiffres 2017 relatifs au commerce de proximité en région Auvergne-Rhône-Alpes.