SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
Julien Denormandie détaille sa stratégie nationale sur les protéines végétales

Le ministre de l’Agriculture a présenté le 1er décembre un plan protéines végétales doté de 100 M€ du plan de relance sur deux ans, auxquels s’ajoutent les investissements du Programme d’investissement d’avenir et de BPI-France.

Julien Denormandie détaille sa stratégie nationale sur les protéines végétales
L’objectif, a indiqué Julien Denormandie, est de doubler en 10 ans les surfaces de plantes riches en protéines (soja, pois, légumes secs, luzerne, légumineuses fourragères, etc.). (Crédit : Agrapresse)

Attendu depuis plus d'un an, le plan protéines, d’un total de 100 millions d’euros (M€), est pensé comme « une brique importante » à l'« édifice » pour gagner en souveraineté agroalimentaire, a déclaré le ministre lors de sa présentation le 1er décembre. Aujourd'hui, la France affiche une dépendance vis-à-vis des importations de protéines végétales pour l'alimentation du bétail, d’environ 50 %. Une amélioration de la souveraineté protéique de 10 points est recherchée en 10 ans.

L’objectif est de doubler en 10 ans les surfaces de plantes riches en protéines (soja, pois, légumes secs, luzerne, légumineuses fourragères, etc.). Actuellement d’environ 1 Mha, elles doivent augmenter de 40 % en trois ans pour atteindre 8 % de la SAU en 2030. 50 M€ du plan sont destinés à la structuration des filières légumineuses. L’un des freins identifiés dans la production légumineuse vient du manque d’organisation et d’investissements de la part de l’aval de la filière : manque de débouchés rémunérateurs, absence de silos pour stocker les récoltes, etc. Des soutiens financiers seront apportés dans les outils de transformation, stockage, logistique.

20 M€ sont prévus pour améliorer l’autonomie alimentaire des élevages. L’enveloppe est répartie pour moitié en faveur de l’investissement matériel, l’autre dans l’achat de semences. Ce soutien, à hauteur de 40 % de l’acquisition de semences, doit permettre d’améliorer les prairies existantes. Au moins 100 000 hectares pourront ainsi être enrichis en espèces de légumineuses fourragères, d’après le ministère.

20 M€ pour la R&D et l'innovation

20 M€ visent des mesures de recherche, développement et innovation. Il s’agit d’assurer la compétitivité des légumineuses par rapport à d’autres productions. Plusieurs projets d’intérêt collectif sont en ligne de mire : compléter l’évaluation des variétés pour aider l’agriculteur à un choix optimal en fonction de son contexte ; mettre en place un réseau d’expérimentation « soja bio robuste » ; déployer plus de 300 fermes de démonstration sur l’autonomie fourragère en élevage de ruminants ; concevoir un observatoire sur les productions et usages de matières premières végétales riches en protéines.

7 M€ sont par ailleurs dédiés à l’innovation en matière d’obtention variétale et de développement de nouvelles formes de protéines. Concernant les entreprises de sélection, l’idée est de pallier leur désintérêt pour les légumineuses, lié à une faible demande. Elles bénéficieront d’un soutien à la recherche sur de nouvelles variétés de légumineuses. Le plan de relance accompagnera aussi l’innovation pour développer les protéines végétales et alternatives (insectes, microalgues...) pour l’alimentation animale au travers d’un partenariat avec BPI-france. Enfin 3 M€ doivent assurer la promotion de la consommation de légumes secs (lentilles, pois chiche, etc.) dans l’alimentation, en particulier des enfants.

JCD