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Les maïsiculteurs demandent des garanties

À l’occasion de leur congrès, marqué cette année par une récolte calamiteuse, les syndicats maïsicoles ont fait remonter les attentes de la filière auprès du ministre de l’Agriculture. Eau et énergie en vue.

Les maïsiculteurs demandent des garanties
L’inquiétude est prégnante pour la filière maïs semences, alors que « 32 % des multiplicateurs de semences ont l’intention d’arrêter (9 %) ou de diminuer (23 %) la production», selon une enquête d’octobre 2022 présentée par l’AGPM. Crédit Luis Quiló

« Atypique », « catastrophique », « maudite »… C’est ainsi que la production de maïs semences a été qualifiée par Benoît Laborde, président de l’AGPM maïs semences lors du lancement du Congrès du maïs qui s’est tenu du 23 au 24 novembre à Pau (64). Plus largement, la campagne de 2022 pour l’ensemble de la production de maïs a été perturbée par la guerre en Ukraine, marquant « fortement les marchés céréaliers, mais aussi et surtout les coûts de production », a précisé Jean-Marc Schwartz, secrétaire général adjoint de l’AGPM. L’ensemble de la profession espère la mise en place rapide d’« un bouclier tarifaire ». À cela se sont ajoutées des conditions météorologiques « extrêmes ». « Habituellement, la France est plus résiliente que ses voisins européens, mais ça n’a pas été le cas cette année, avec un résultat qui avoisine 68 – 69 % de notre objectif », a rappelé Benoît Laborde. 

Une motion pour garantir l’accès à l’eau

Émaillé des craintes, mais aussi des griefs des agriculteurs, le congrès a été l’occasion de transmettre ses attentes au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Premier sujet mis sur la table par Daniel Peyraube, président de l’AGPM, celui de l’accès à l’eau. Profitant de la présence du ministre, les Irrigants de France ont déposé une motion « relative à la sécurisation de l’irrigation pour la sauvegarde de la souveraineté alimentaire ». Ils demandent notamment « la garantie de l’accès à l’eau à travers l’aboutissement et la sécurisation de tous les projets de stockage ». « Dans chaque région, je prends les projets un par un, et je les déroule pour identifier les freins réglementaires et les contentieux, a soutenu Marc Fesneau. S’il n’y a pas d’eau, il n’y a pas de maïs, il n’y a pas d’élevage […] Le Giec dit qu’à l’avenir il tombera la même quantité d’eau, mais que l’on aura à gérer des arythmies. La meilleure façon [de le faire], c’est en créant des réserves ». 

J. J.