Découverte
Le laboratoire vétérinaire départemental de l'Isère : un outil au service de la surveillance sanitaire et alimentaire

Isabelle Brenguier
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Le laboratoire vétérinaire départemental de l’Isère est un acteur central de la politique de veille sanitaire des élevages et de sécurité alimentaire du Département. Une visite organisée le 3 février a permis de découvrir son fonctionnement.

Le laboratoire vétérinaire départemental de l'Isère : un outil au service de la surveillance sanitaire et alimentaire
Aux côtés de Jean-Pierre Barbier, président du Département, et de Jean Papadopoulo, vice-président en charge du laboratoire vétérinaire départemental et de la santé animale, Thomas Rambaud, directeur du laboratoire, (à gauche), a fait visiter la structure le 3 février.

En dehors des éleveurs et des producteurs fermiers, le laboratoire vétérinaire départemental de l’Isère est plutôt méconnu. Mais selon Jean-Pierre Barbier, le président du Département, « son importance est inversement proportionnel à sa notoriété, car il joue un rôle majeur dans le domaine de la santé animale et dans celui de la sécurité sanitaire des aliments ». D’où la volonté de l’élu de mettre en lumière la structure grâce à une visite des locaux grenoblois, organisée le 3 février dernier.

Surveillance de la santé des élevages

Par ses nombreux prélèvements et analyses, le laboratoire surveille la bonne santé des élevages de façon qu’ils puissent se développer sans transmettre de maladies. « C’est ce suivi sanitaire des troupeaux qui détecte les zoonoses (maladies ou infections qui se transmettent des animaux à l’homme) qui permet de sécuriser la chaîne alimentaire. Cette surveillance des troupeaux évite aux gens de consommer des aliments issus de bêtes contaminées », indique Jean Papadopoulo, vétérinaire de métier et vice-président délégué du Département, chargé du laboratoire départemental et de la santé animale. Le responsable ajoute : « le travail accompli par la structure vient en complément de celui réalisé par les vétérinaires et permet d’assurer un maillage de surveillance unique qui garantit la sécurité sanitaire du territoire national. Mais si on ne maintient pas ce réseau, le suivi va s’effondrer ». Pour être la plus efficace possible, la structure travaille « en bonne intelligence » avec l’ensemble du monde agricole : les éleveurs, le GDS *, les vétérinaires.

Des productions fermières sûres

Le laboratoire départemental est aussi responsable des analyses réalisées pour garantir la sécurité alimentaire des productions fermières. C’est aussi lui qui a en charge la surveillance des cantines des collèges du Département pour les 37 000 repas servis chaque jour. Pour le président du Département, « le laboratoire vétérinaire départemental se situe à la croisée des politiques éducatives, agricoles et sanitaires que mène la collectivité ».

Missions mutualisées

30 % du financement de la structure provient de la facturation des analyses qu’elle réalise. Le reste est financé par le Département qui lui attribue chaque année 1,5 million d’euros. Jean-Pierre Barbier le reconnaît : « C’est un coût. Mais nous ne le regrettons pas. C’est un investissement pour la sécurité sanitaire et cela n’a pas de prix ». Certaines missions du laboratoire sont mutualisées avec celui du Département de Savoie.

« Le premier compte une trentaine de salariés et le second 17. Ils se partagent tous les deux quatre vétérinaires, ce qui est très important pour interpréter les résultats et travailler dans de bonnes conditions avec les éleveurs et les praticiens », détaille Thomas Rambaud, vétérinaire et directeur des deux laboratoires. Outre ses charges de fonctionnement, la collectivité doit aussi assurer le financement d’équipements performants et adaptés, ainsi que son ingénierie, indispensables pour que la structure conserve ses agréments de contrôle.

Service public

En tant que service public, le laboratoire vétérinaire départemental s’occupe de tous les élevages et de tous les producteurs, « même des plus petits, même des plus éloignés ». Et si la structure fait partie intégrante du Département de l’Isère, Jean-Pierre Barbier souligne sa totale indépendance concernant ses analyses et ses résultats. Le laboratoire assure des actions d’auto-contrôle dans le cadre de plans de maîtrise sanitaire, mais il a aussi un rôle d’accompagnement et de conseil puisqu’il a vocation à nouer des liens pédagogiques avec les différents acteurs côtoyés pour que chacun progresse.

A noter qu’auparavant, ces missions étaient assurées par l’État. En Isère, elles ont été reprises par le Département, mais ce n’est pas le cas dans tous les territoires français.

* Groupement de défense sanitaire

Isabelle Brenguier

Un travail d'analyses et de recherche

Un travail d'analyses et de recherche

La visite du laboratoire vétérinaire départemental permet de mesurer l’ampleur du travail d’analyse et de recherche des maladies ou des bactéries des animaux ou des aliments.

 

Les dessous des analyses réalisées par le laboratoire vétérinaire départemental sur les animaux
Prélèvements

Les dessous des analyses réalisées par le laboratoire vétérinaire départemental sur les animaux

Nathalie Crovella, vétérinaire et directrice-adjointe du laboratoire vétérinaire départemental de l’Isère, a fait visiter les différents services qui composent le laboratoire : la sérologie animale, l’hygiène alimentaire, la laverie, la biologie vétérinaire et la salle d’autopsie. Et elle en a profité pour expliquer les différentes analyses réalisées chaque jour par les techniciens.

Au sein du service de sérologie animale, Nathalie Crovella a insisté sur le parcours réalisé par les prélèvements sanguins des bovins, des ovins et des caprins qui, dans une perspective de prévention, servent à identifier d’éventuelles maladies que ce soit dans les élevages, à la vente ou à la montée et à la descente d’alpage.

IB

Les analyses du laboratoire vétérinaire départemental pour garantir la qualité sanitaire des aliments
Sécurité sanitaire

Les analyses du laboratoire vétérinaire départemental pour garantir la qualité sanitaire des aliments

Au sein du service d’hygiène alimentaire du laboratoire vétérinaire départemental de l’Isère, Nathalie Crovella, sa directrice-adjointe a indiqué comment les techniciens mettent en culture des prélèvements des produits des producteurs fermiers et des cantines des collèges pour identifier la présence éventuelle de salmonelle, de listeria ou d’autre staphylocoque.

IB