Manifestations
Les GMS dans le viseur

Morgane Poulet
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Du 21 au 23 février, la FDSEA et JA de l’Isère ont bloqué la base logistique d’Intermarché de Saint-Quentin-Fallavier pour faire entendre leurs revendications. Retour sur trois jours de mobilisation.

Les GMS dans le viseur
Le deuxième jour de la mobilisation, une représentante d'Intermarché est venue à la rencontre des agriculteurs pour discuter de leurs revendications.

Afin que la pression ne retombe pas à l’approche du Salon international de l’agriculture, les FDSEA de l’Isère et de la Drôme ainsi que Jeunes agriculteurs Isère ont bloqué la base logistique d’Intermarché située à Saint-Quentin-Fallavier. Du 21 au 23 février, quelques agriculteurs se sont relayés au point de blocage pour y rester de jour comme de nuit.
 
Jour 1
 
Dès 13 heures, le 21 février, quelques agriculteurs de la FDSEA de l’Isère se sont rendus devant la plateforme d’Intermarché et l’ont bloquée avec des tracteurs. Leurs revendications : obtenir « une juste rémunération » ainsi que « le contrôle des GMS et des restaurateurs par l’État », explique Jérôme Crozat, président de la FDSEA de l’Isère. Jocelyn Dubost, président des Jeunes agriculteurs Auvergne-Rhône-Alpes, a rejoint le mouvement dans l’après-midi.

Jour 2
 
Le 22 février, la FDSEA de l’Isère a été rejointe par les FDSEA de la Drôme et de la Loire ainsi que par quelques Jeunes agriculteurs isérois et drômois.
Un barrage filtrant a été mis en place : les syndicats ont empêché les camions de pénétrer la plateforme, mais ceux chargés à vide ont pu quitter les lieux.
Une représentante d’Intermarché est également venue à la rencontre des agriculteurs pour discuter avec eux des problèmes rencontrés. « Nous comprenons, c’est pourquoi nous travaillons le plus possible avec les producteurs locaux. Nous vendons 25 % de produits locaux dans nos magasins à l’année, et ce nombre atteint les 30 % en été, grâce à un apport plus conséquent de fruits et de légumes », a-t-elle expliqué.

Jour 3

Le 23 février, les rangs des manifestants ont grandi avec l’arrivée de jeunes agriculteurs du département. Le barrage a été levé en début d’après-midi. Le groupe Les Mousquetaires, qui détient Intermarché, a accédé aux requêtes des FDSEA et des JA et s'est dit prêt à « coconstruire avec l'ensemble des acteurs, dont vous agriculteurs en premier lieu, les solutions garantissant l'avenir de notre agriculture et alimentation française ».
Le groupe dit s’aligner avec la FNSEA sur différents points. Il s’agit de la « transparence dans les négociations pour sécuriser [les] revenus », notamment en mettant en place un « mécanisme d’encadrement préalable des négociations entre le monde agricole et les transformateurs », mais aussi d’assurer « une véritable transparence de la MPA tout au long du cycle de négociations ». 
Les Mousquetaires disent également rejoindre la FNSEA quant à la volonté d’exclusion de centrales d’achat européennes des produits à forte composante agricole. Et de rappeler que depuis 2019, le groupe s’efforce de faire figurer l’origine des produits sur les emballages grâce à son « Francoscore ».
Malgré un engouement beaucoup moins important que lors des manifestations de janvier, Jérôme Crozat estime que les agriculteurs présents ont mis en avant les problèmes agricoles et ont montré que les GMS avaient aussi leur rôle à jouer. « La nuit aussi nous avons pu faire venir une relève et la présence de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs de l’Isère a permis de tenir trois jours pour nous faire entendre, explique-t-il, car à l’ouverture du Salon de l’agriculture, il ne faudrait pas qu’on oublie nos revendications et que le sujet n’avance pas ».

Morgane Poulet
Jour 3
Une trentaine d’agriculteurs s’est réunie devant la base logistique d’Intermarché, le dernier jour de la mobilisation.
Jour 3
Tracteurs et voitures bloquaient l’accès à la plateforme, permettant de filtrer les passages.
Jour 2
Les agriculteurs ont mis en place un barrage filtrant dès le deuxième jour de la mobilisation pour ne laisser sortir que les camions vides et empêcher les autres d’entrer.
Jour 1
Le premier jour de la mobilisation n’a réuni que peu d’agriculteurs devant la base d’Intermarché, mais ils ont tout de même bloqué la plateforme.