Veille sanitaire
Les chasseurs, sentinelles de la faune sauvage

Marianne Boilève
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Concernés par un certain nombre de mesures de biosécurité, les chasseurs doivent respecter des règles d’hygiène et faire analyser tout cadavre d’animal sauvage jugé suspect.

Les chasseurs, sentinelles de la faune sauvage
La FDCI rappelle que tout chasseur joue un rôle primordial dans le contrôle des maladies communes aux animaux domestiques et aux animaux sauvages, y compris la peste porcine africaine.

« Avec la peste porcine africaine, l’administration nous met une pression pas possible sur les mesures de biosécurité. Est-ce qu’elle en fait autant auprès des chasseurs ? » Chez les producteurs fermiers, et plus particulièrement les éleveurs de porc plein air, la question revient souvent, surtout depuis qu’ils sont obligés de clôturer leurs parcs pour éviter tout risque de contact « groin à groin » entre les cochons et les sangliers. Ce à quoi la Fédération des chasseurs de l’Isère répond que ses adhérents sont régulièrement informés et qu’ils jouent le rôle de « sentinelles » sur le terrain, que ce soit pour la peste porcine africaine (PPA), la grippe aviaire ou plusieurs zoonoses.

Pas de PPA détectée en Isère

En effet, dès qu’ils se trouvent en présence d’un cadavre d’animal jugé suspect (mort naturelle ou chassé), ils sont tenus de l’apporter au laboratoire vétérinaire départemental pour le faire autopsier. En décembre dernier, des chasseurs isérois ont ainsi retrouvé deux sangliers morts, l’un du côté de Châtonnay, l’autre de Saint-Martin-d’Uriage, et les ont fait analyser. Aucun cas de PPA n’a été détecté.

Sensibilisation

« La PPA n’est pas présente chez nous, mais ça nous pend au nez, alerte Sébastien Zimmermann, l’un des deux techniciens référents du réseau Sagir à la FDCI. A ce titre,
nous avons été invités par les services de l’Etat à suivre une formation biosécurité pour savoir comment réagir et intervenir en cas de crise. » En parallèle, la Fédération a mené des actions de sensibilisation auprès de ses adhérents, rappelant les règles d’hygiène à respecter, mais aussi que « tout chasseur joue un rôle primordial dans le contrôle des maladies communes aux animaux domestiques et aux animaux sauvages ». Affichages, distribution de flyers, actualités sur le site internet, informations via les réseaux sociaux, plusieurs canaux sont mobilisés. « Nous suivons les consignes et tenons les adhérents au courant au fur et à mesure des informations qui émanent du réseau Sagir, précise Sébastien Zimmermann. Mais nous ne voulons pas non plus sur-communiquer pour ne pas effrayer les gens. »

Dynamique de surveillance

Lors d’une récente journée professionnelle avec les éleveurs de porc plein air, le Groupement de défense sanitaire de l'Isère (GDS 38) s’est par ailleurs proposé d’élargir ses actions de sensibilisation au monde de la chasse. « Il faut expliquer que la PPA est à nos portes et qu’elle fait parfois des bonds de plusieurs centaines de kilomètres, indique son directeur, Grégoire Malaval. Notre objectif est de maintenir un dynamisme au niveau de la surveillance. »