REPORTAGE
La Vieille Mûle mise sur le bio et le local

Dans la Drôme, le village de Poët-Laval abrite une brasserie artisanale depuis 2013, lieu de convivialité qui a su faire ses preuves au fil des ans.

La Vieille Mûle mise sur le bio et le local
La brasserie artisanale biologique La Vieille Mûle a été créée en 2013. (Crédit : AP)

« Nous sommes convaincus que l’avenir de la planète passera par des cultures raisonnées et biologiques », affirme Rémi Jacquier, gérant de la brasserie artisanale biologique, La Vieille Mûle, à Poët-Laval (Drôme), aux côtés de Cynthia Guerrero. « Il était donc évident pour nous de créer des bières bio, d’autant plus que le process n’est pas plus compliqué qu’en conventionnel. Il s’agit simplement d’une question de coût des matières et de conviction. »

Créée en 2013, la brasserie produit environ 1 700 hectolitres par an. Des chiffres qui progressent au fil du temps. « Nous avons une gamme de cinq bières classiques, à laquelle viennent s’ajouter sans cesse de nouvelles créations (bières à l’avoine, bières élevées en barrique de vin, etc.). Nous aimons surprendre nos clients », s’enthousiasme le brasseur. Une offre de bières diverse et variée qui plait au plus grand nombre puisque chaque année, La Vieille Mûle présente ses créations au Concours Général Agricole, lors duquel elle décroche constamment des médailles. « C’est une belle reconnaissance pour nous, et cela nous permet de maintenir notre niveau de qualité », avoue Rémi Jacquier.

Des partenariats locaux

La qualité, la brasserie drômoise la trouve auprès de ses partenaires locaux : l’orge est cultivée dans un village voisin puis travaillée à la Malterie des Volcans, en Auvergne. Les épices et autres plantes à parfum aromatiques proviennent également des producteurs du coin. Même l’eau utilisée découle de la source de Labry, au cœur même du village. « Nous sommes des supra-convaincus de l’agriculture biologique et locale. De cette façon, nous assurerons la pérennité de notre entreprise », juge-t-il.

Dans ce contexte, la brasserie souhaite à terme maîtriser la filière de A à Z. Elle a d’ailleurs fait un grand pas en 2020 avec l’implantation d’une houblonnière, appuyant ainsi sa démarche de qualité, bio et locale. « Nous avons cultivé notre première parcelle de houblon, dont la récolte a eu lieu en septembre. 600 kg de houblon frais ont été cueillis. Cela représente 5 à 10 % de notre production annuelle. D’ici deux à trois ans, nous avons l’espoir d’en cultiver 50 à 60 %, pour viser à terme l’autonomie », souligne Rémi Jacquier, qui s’approvisionne pour le moment en Alsace ou à l’étranger.

Des ventes à 95 % en local

Les ventes, quant à elles, se font à 95 % au niveau local, par le biais de magasins bio ou de proximité, de restaurants, d’épiceries, etc., ou directement en boutique sur le lieu de brassage.

Et pour affirmer encore davantage leur démarche, Rémi Jacquier et Cynthia Guerrero ont fait construire en mars dernier un hangar agricole en bois, avec isolation naturelle et panneaux solaires sur la toiture. « Nous voulions mettre de la cohérence à notre projet. Les panneaux photovoltaïques nous permettent de produire 60 % de notre consommation annuelle d’énergie », prévient le gérant. Un bâtiment de stockage, mais aussi de séchage et de transformation des houblons, dont la surface plantée devrait s’agrandir d’année en année. 

Amandine Priolet