Une enquête menée auprès de vingt organismes stockeurs révèle le coût logistique des grains bio. Il serait de 2,5 à 6 fois plus élevé qu’en agriculture conventionnelle.

Menée par la société de conseils Ceresco auprès de vingt organismes stockeurs (OS) (14 coopératives et 6 négoces pesant 56 % de la collecte bio française), une enquête révèle que le coût logistique des grains bio varie, selon la typologie de l’OS, de 45 à 95 €/t, soit 2,5 à 6 fois plus qu’en conventionnel. Le périmètre de l’étude couvre la logistique du « bout de champ » à la sortie du silo et compile les coûts liés à la collecte, au travail et au stockage du grain : ces deux derniers postes pesants entre 51 et 71 % des charges. En conventionnel, la fourchette oscille en moyenne entre 20 et 24 €/t. Pour expliquer cette différence, les auteurs de l’étude listent plusieurs paramètres : les infrastructures, plus récentes en bio et donc moins amorties ; un taux de rotation des grains dans les silos plus faible ; des coûts de transport plus élevés, liés à un maillage des parcelles bio et des silos plus dispersé ; un nombre d’espèces travaillé plus important impliquant davantage de tri… Ce dossier qui fournit des éléments de coûts encore jamais décrits dans un document public et qui devrait permettre d’orienter les choix stratégiques de certains opérateurs, se base sur la récolte record de 2023. Mais il consacre également un chapitre à la moisson 2024, en retrait de 36 % : les coûts logistiques augmentent dès lors de 20 à 30 %. L’étude souligne que la crise actuelle en bio pourrait, à terme, peser sur ce poste, certains OS étant contraints de fermer des plateformes de collecte.