La filière du biométhane, soutenue par les gaziers historiques (dont Engie et Total), le Syndicat des énergies renouvelables et l’Association française du gaz (AFG), étudie avec le gouvernement un système additionnel de soutien, pour produire au-delà des volumes actuels sous tarifs garantis subventionnés.
Le système a l'étude s’agirait d’un mécanisme de certificats verts achetés par les fournisseurs de gaz (Engie, Total, ENI, Alterna, etc) aux producteurs de biométhane. Le surcoût pour les fournisseurs serait ensuite répercuté aux consommateurs, comme cela se pratique dans d’autres secteurs de l’énergie, à hauteur de 0,3 centime du kilowatt-heure en 2030.
Le but est de ce nouvel étage se superposant au dispositif actuel est de parvenir à 10% de gaz renouvelable dans le réseau en 2030.
Ce dispositif complémentaire a été dévoilé par l’association France biométhane lors d’un déplacement de presse à l’unité Gâtinais Biogaz, dans le Loiret, le 24 mars.
Le fait que les fournisseurs eux-mêmes proposent d’être assujettis à une obligation d’achat a quelque peu surpris les pouvoirs publics, mais « nous savons que si l’on ne verdit pas le gaz, il disparaîtra à terme », commente un des principaux opérateurs gaziers.
Pour qu'une telle mesure entre en vigueur, il faudrait qu’elle soit véhiculée par une loi, qui pourrait bien être la loi Climat.
Les quantités de gaz renouvelable injectées ont presque doublé en 2020
Entre 2019 et 2020, les quantités de gaz renouvelable injectées dans les réseaux ont quasiment doublé, ont indiqué GRDF, GRTgaz, le Syndicat des énergies renouvelables (Ser) et le Syndicat professionnel des entreprises gazières municipales lors d’une conférence de presse le 1er avril.
Ces quantités injectées ont atteint 2207 gigawatt-heures (GWh) en 2020, ressort-il de la publication, ce jour, de la sixième édition du « panorama du gaz renouvelable », état des lieux annuel de la filière.
La capacité maximale annuelle d’injection de l’ensemble des sites de production atteint 3917 GWh fin 2020, contre 2157 GWh fin 2019, « soit l’équivalent de la consommation annuelle de plus de 320 000 logements chauffés au gaz ». La mise en service de 91 nouveaux sites d’injection de biométhane en France en 2020 porte à 214 le nombre d’installations raccordées aux réseaux gaziers français au 31 décembre 2020.
Mais pour l’avenir, la filière estime que l’objectif de 6 terawatt-heures (TWh) en 2023, puis de 14 à 22 TWh en 2028 (fixés par la PPE, Programmation pluriannuelle de l’énergie), « n’est pas à la hauteur de la trajectoire nécessaire pour atteindre l’ambition fixée par la loi Énergie-Climat [de 2019] de 10% de la consommation de gaz couverte par du gaz renouvelable en 2030 ».
Source : agra
