SANITAIRE
Rentrée sanitaire chargée pour Marc Fesneau

Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture démissionnaire, s’est déplacé le vendredi 30 août, à Flagy en Saône-et-Loire, sur l’exploitation ovine de Julien Fuet. L’occasion de faire un point sur la situation sanitaire qui impacte les élevages bovins et ovins.

Rentrée sanitaire chargée pour Marc Fesneau

Face à l’apparition du sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO) en provenance de Belgique, « l’État a commandé des vaccins début juillet et les a mis à disposition gratuitement dans six régions sur treize, a informé Marc Fesneau. L’État met à disposition gratuitement le vaccin pour les ovins afin de limiter la mortalité et pour les bovins afin d’enrayer les pertes de production. Six millions d’animaux peuvent être vaccinés ». Suite à la survenue, ces derniers jours, d’un cas de FCO de sérotype 3 en Saône-et-Loire et d’un second cas dans l’Orne, la zone régulée pour cette maladie va être étendue. Le ministre a annoncé une extension de la zone de vaccination volontaire prise en charge par l’État aux régions Auvergne-Rhône-Alpes et Pays de la Loire, ainsi qu’aux départements de l’Ille-et-Vilaine, des Deux-Sèvres, de la Vienne, de la Haute-Vienne, de la Creuse et de la Corrèze. « Des livraisons complémentaires de vaccins – 5,3 millions de doses en complément des 6,4 millions de doses déjà commandées début juillet - arriveront dans la première quinzaine de septembre », a confirmé Marc Fesneau. Le ministre de l’Agriculture a lancé un appel à la vigilance collective : « se protéger soi, c’est protéger les autres », et encouragé tous les éleveurs à tester leurs animaux en cas de suspicion de FCO (sérotypes 3 et 8), les tests comme la visité vétérinaire étant entièrement couverts par l’État.  « Cette zone réglementée ne doit pas venir freiner les échanges vers l’Italie et l’Espagne notamment ». En ce sens, un travail conjoint entre la Direction générale de l'alimentation (DGAL) et ses homologues espagnols et italiens a été engagé dès le printemps pour que les frontières ne soient pas bloquées vis-à-vis du sérotype 3. La désinsectisation puis un test PCR négatif 14 jours après seront la condition de départ des animaux.

FCO sérotype 8 : un changement de braquet à venir ?

Par ailleurs, la France fait toujours face à la FCO de sérotype 8 avec un variant plus virulent ces derniers mois qui entraîne une mortalité assez significative. Le principe posé de longue date avec la filière est que « l’État prend en charge la commande et le paiement des vaccins en émergence de maladie, puis c’est à la filière de prendre le relais lorsque la maladie devient endémiqueForce est de constater que les commandes de vaccins sérotype 8 n’ont pas été passées, et qu’il y a un problème de vaccins disponibles ». Pour mémoire, la France est en zone réglementée sérotype 8 depuis 2018. « L’État va donc solliciter avec la filière le seul laboratoire qui produit ce vaccin en Espagne pour se protéger contre la FCO 8. Le vaccin est à la fois efficace et empêche la contamination. »

MHE : quelle stratégie ?

« Même principe que pour la FCO 3 », a déclaré Marc Fesneau. L’État commande des vaccins, ils seront mis à disposition gratuitement et un travail est mené avec la filière pour établir une stratégie : quelle zone cible-t-on pour endiguer cette maladie qui fait d’énormes dégâts dans les élevages ? » Deux millions de doses permettant de vacciner un million de bovins seront disponibles d’ici fin septembre.

Ainsi, face à la propagation de la maladie hémorragique épizootique (MHE) et de la FCO, le ministre a indiqué que des travaux sont conduits avec le Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE), autour des possibilités de poursuite de programmes d’indemnisation des éleveurs d’ovins et bovins touchés par ces maladies. L’État a déjà financé plus de 60 millions d’euros d’indemnisation à la suite des pertes liées à la MHE et appuyé un programme du FMSE pour les mortalités dues à la FCO 8 en 2023, à hauteur de plus de 6 millions d’euros. LE FMSE est un fonds cofinancé par les éleveurs et l’État. « Le sanitaire, ce n’est pas pour embêter les gens, c’est de la prévention pour éviter des pertes économiques », a conclu Marc Fesneau.

Cécile Chuzeville, FDSEA71