Prédation
Un veau de nouveau dévoré par le loup dans les Terres Froides

Isabelle Doucet
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L'attaque s'est déroulée à Eclose-Badinières mercredi 3 novembre. Le loup a entièrement dévoré un veau.

Un veau de nouveau dévoré par le loup dans les Terres Froides
Le(s) loup(s) a (ont) entièrement dévoré un veau à Eclose-Badinières.

" Je n'ai trouvé que la tête et les épaules, puis un cuisseau un peu plus loin ". C'est la première fois que Patrick Lebreux, éleveur de bovins lait à Champier, fait l'objet d'une prédation sur son troupeau de vaches de race montbéliarde.
" Le parc est à Eclose-Badinières, en limite de Champier. Il y avait trois vaches taries et trois génisses prêtes. Une vache a devancé le terme et a fait son veau. Mais je l'ai cherché. C'est la vache qui est partie dans une direction et nous a permis de trouver ce qui restait ", explique l'éleveur.
L'agent de l'OFB, qui est venu constater l'attaque, n'a fait aucun doute sur la nature du prédateur. Le loup a découpé l'animal avec précision.
Patrick Lebreux s'interroge. Un veau laitier, à la naissance, pèse environ 40 kg. Or, il ne restait quasiment rien de la dépouille de l'animal, ce qui porte à croire qu'il y avait plus d'un loup ce jour-là.
" Nous sommes dans une zone où il y a de la prédation, se désole-t-il. Entre Champier, Eclose et la forêt du Roi, il y a déjà eu trois attaques sur des veaux depuis un an et demi. " Ce sinistre bilan vient s'ajouter aux nombreux ovins prédatés dans la Bièvre et les Terres Froides.

" On tue l'économie rurale "

"Depuis le printemps, je passe tous les jours voir les génisses et les compter, témoigne encore Patrick Lebreux. Je savais que ça arriverait un jour, mais ne ne savais pas quand."
Ce jour-là, l'éleveur dit qu'il n'a pas bien dormi. "Ca fait bizarre de ne trouver qu'une tête."
Il se pose aussi de nombreuses questions : où mettre les génisses ? "Il est impossible de mettre des moyens de protection sur un troupeau bovin, autant arrêter l'élevage."
L'éleveur a demandé un tir de défense simple. "Mais cela ne règle pas le problème". Après s'être attaqué à la faune sauvage, le loup s'en prend à l'élevage.
"Il y a certainement plusieurs loups dans le secteur. Mais je ne sais pas où les gens veulent en venir. A la fin de l'élevage ? La cohabitation est impossible."
Patrick Lebreux ajoute : "Le but de l'éleveur n'est pas de donner à manger au loup, même s'il est indemnisé. Ce n'est pas ça l'élevage. On tue l'économie rurale. La biodiversité, oui, mais pas à n'importe quel prix".

Les parlementaires face au loup

Dans un communiqué de presse intitulé "La sacralisation du loup ne doit pas mettre en péril le pastoralisme", Monique Limon, la députée de la 7e circonscription et Didier Rambaud, sénateur, alertent le préfet sur "la spécificité du secteur" et lui demandent de "prendre des mesures d'urgence".

Ils rappellent que " l'Isère comptabilise au total depuis le début de l’année 333 attaques et 973 victimes, principalement des ovins,à l’échelle du département. 94 attaques ont été recensées dans le seult erritoire du Nord-Isère,dont quatre la semaine dernière".
Isabelle Doucet