Machinisme
Réduire les adventices en maïs conventionnel
Le 9 mai, la Chambre d’agriculture de l’Isère a organisé aux Eparres une session de démonstration de matériel pour désherber au mieux ses parcelles.
Le 9 mai, le Gaec La Ferme de la Grangère, aux Eparres, a accueilli la Chambre d’agriculture de l’Isère pour une démonstration de matériel de désherbage. La culture du Gaec est utilisée pour nourrir le troupeau du Gaec ou bien est vendue en direct.
Le Gaec pratique une rotation des cultures. Ainsi, les cultures de printemps et d’automne produisent du méteil qui étouffe les adventices. L’objectif du test mené dans le cadre du dispositif Dephy* est de voir si le passage mécanique permet de suffisamment diminuer le nombre d’adventices dans des parcelles qui ne sont pas cultivées en bio.
Les démonstrations ont été données sur une parcelle de maïs semé le 22 avril. Un premier passage à l’aveugle a été réalisé le 26 avril. « La parcelle doit être la plus nivelée possible et il faut que les semis soient à 4, voire 5 cm de profondeur », précise Olwen Thibaud, conseillère technique à la Chambre d’agriculture de l’Isère.
La houe rotative Rotocare de Pottinger
La Cuma des 3 Villages a présenté la houe rotative de Pottinger. Son principe d’action est de projeter la terre et d’écrouter le sol. Le travail doit être réalisé à une vitesse comprise entre 15 et 16 km/h. Les roues fonctionnent à pression hydraulique.
Cette houe est efficace seulement sur les stades très jeunes d’adventices. Elle est utilisée par les adhérents de la Cuma en complément de la herse étrille de Treffler, qui ne peut pas pénétrer la croûte de battance si la houe rotative n’a pas été passée avant.
Lors du test effectué, quelques plants ont été recouverts mais le travail a été jugé correct par les participants, car il y a eu peu de plans arrachés. Ce matériel s’est montré efficace sur les adventices ayant déjà levé.
L’outil peut être utilisé sur du maïs jusqu’à 30 cm de haut et sur du colza à 20 cm.
Une limite a néanmoins été relevée : cette houe ne travaille pas dans l’inter-rang lorsqu’il y a des zones de creux.
La houe rotative Rotanet Control de Carré
Carré propose une houe rotative du modèle Rotanet Control. Sa particularité est de posséder plusieurs vérins pour optimiser le suivi du terrain. Son travail est superficiel lorsque la croûte de battance est fine, et lorsque la croûte est plus épaisse, de la pression peut être ajoutée.
Le travail doit être effectué entre 12 et 16 km/h, voire un peu plus si l’état du terrain le permet.
La machine est composée de six houes montées sur des bras indépendants. Leur pression peut être réglée au sol depuis la cabine du tracteur. Le modèle possède également une grille anti projection.
Il existe des modules allant de 4,80 m à 10,30 m.
La roto étrille Targa de Feelcrop
Cet outil se situe entre la herse étrille et la houe et se présente sous une version de 6 m ou bien de 12 m.
Quatre éléments sont reliés entre eux par une barre, ce qui permet à la fois mobilité et stabilité.
Il convient de travailler très doucement à un stade de pousse équivalent à celui du Gaec de La Grangère, à 3 km/h maximum. Sur le terrain testé, la roto étrille a montré son efficacité pour enlever l’ambroisie en roulant à 1,5 km/h. Elle est également efficace pour décroûter le sol. Le suivi du terrain est bon car ses tronçons de 1,5 m sont indépendants.
La herse étrille à dents indépendantes de Carré
Le modèle proposé par les établissements Carré est le Pressius. Il est composé d’un modèle en composite et non pas en acier. Il y a en effet 5 kg de pression à la pointe et un châssis lourd est nécessaire pour supporter ce poids, sinon la machine sauterait.
Le modèle existe en 6,20 m, en 12,40 m et en 15,40 m.
Plus l’intervention se fait tôt, plus le travail est efficace.
Morgane Poulet
* Dispositif dont la finalité est de valoriser les techniques et les systèmes agricoles qui réduisent l’usage de produits phytosanitaires tout en restant performants économiquement parlant.
Désherbiner en tournesol, maïs et colza
Le 25 mai, la Chambre d’agriculture de l’Isère organisait une démonstration de désherbinage sur tournesol à Saint-Barthélémy-de-Beaurepaire.
Afin de permettre aux agriculteurs de se renseigner sur la technique du désherbinage, la Chambre d’agriculture de l’Isère a organisé une démonstration à Saint-Barthélémy-de-Beaurepaire, le 25 mai, chez Joël Robin. Cette technique consiste à désherber mécaniquement l’inter-rang et à traiter chimiquement les repousses du rang qui ne peuvent pas être enlevées mécaniquement. Elle est particulièrement efficace pour les cultures de colza, de maïs et de tournesol.
La parcelle choisie est située sur une zone de captage prioritaire. C’est-à-dire que l’eau s’infiltre particulièrement bien dans le sol mais que c’est également le cas de tous les produits phytosanitaires, ce qui rend le contrôle de ce qui peut s’infiltrer d’autant plus important. Depuis plusieurs années déjà, les produits liés au désherbage du maïs et du tournesol se retrouvent beaucoup dans l’eau. Mais aujourd’hui, il existe des outils qui nettoient efficacement l’inter-rang.
Anticiper son désherbinage
Pour désherbiner, il est essentiel d’attendre que le sol sèche, et ce au moins 48 heures avant le passage de la machine. L’idéal est même de passer le matin, mais cela peut être difficile à cause de la rosée. Une fenêtre possible est donc de travailler entre 10 heures et 12 heures.
Les agriculteurs qui possèdent une bineuse peuvent simplement se munir d’un kit de pulvérisation pour en équiper leur outil.
Malheureusement, les désherbineuses ne font plus partie de la liste des outils pouvant recevoir des subventions à l’achat. Néanmoins, une bineuse classique est subventionnable à 35 % jusqu’à 50 000 euros (ou 100 000 euros si un Gaec de plusieurs agriculteurs achète la machine). Peuvent être ajoutés 5 % si un Jeune agriculteur est concerné par l’achat de la bineuse.
Bineuse Econet de Carré
Carré propose un modèle de bineuse qui peut être équipé d’un kit de pulvérisation. L’avantage de cet outil est qu’il est proche du sol, ce qui offre plus de précision vis-à-vis du vent. D’autant plus qu’il est équipé de protège-plants pour éviter au produit projeté d’être diffusé ailleurs que sur l’adventice. Sur le modèle présenté, une caméra est utilisable.
Et l’avantage de la bineuse est que pour les cultures de colza, notamment, les semis se font de plus en plus tôt en automne. Ils manquent alors parfois d’azote. Donc le binage réalisé à la fin du mois de septembre leur fait du bien car il leur apporte de la minéralisation. Le binage peut aussi être intéressant en sortie d’hiver pour minéraliser mais aussi pour réchauffer le sol.