Collectivité départementale
Une remise en route soutenue

Tout en appliquant les contraintes liées à la sécurité sanitaire, le Département de l'Isère souhaite accompagner la reprise d'activité de façon dynamique.
Une remise en route soutenue

Pragmatisme et optimisme sont les deux sentiments que Jean-Pierre Barbier, président du conseil département de l'Isère a voulu faire passer lors d'une première rencontre dématérialisée avec la presse, depuis le début du confinement. « Je n'ai rien dit pendant deux mois, non pas parce que nous ne faisions rien, bien au contraire, mais parce qu'il ne fallait pas ajouter de l'angoisse au quotidien avec des éléments imprécis qui ont évolué tous les jours », raconte le responsable politique. D'ailleurs « dès le 2 mars nous avons créé une cellule de crise, par anticipation, ce qui fait qu'au début du confinement, nous étions déjà prêts à y faire face », savoure-t-il. La collectivité n'a pas cessé d'intervenir dans ses domaines de compétences, tout en ayant une partie de ses fonctionnaires en télétravail. « L'échelon départemental sort renforcé de cette épreuve collective car il est le bon niveau ».

Des transports au service du public

Mais le président du Département veut surtout expliquer comment les services dont il a la responsabilité vont se remettre en marche.
En matière de transports publics, la règle est claire : « Nous procédons à une désinfection régulière, la neutralisation de la moitié des sièges, le port du masque à partir de 6 ans ». Dans la foulée, il indique que la police et gendarmerie seront sollicitées pour faire appliquer ces règles mais veut rester pédagogue : « Arrêtons d'infantiliser la population. Les gens sont conscients des risques, on peut leur faire confiance ». Pour faire respecter la distanciation sociale, Jean-Pierre Barbier compte d'ailleurs remettre les lignes de bus dans la configuration normale de fonctionnement : « si on ne veut pas des transports bondés, il faut plutôt offrir le maximum de véhicules », se différenciant en la matière de la stratégie de la SNCF qu'il dit « ne pas comprendre ». Les transports commerciaux (Transisère) seront, de la même façon, gratuits tout le mois de mai afin de favoriser le choix des usagers vers ce mode et éviter une brusque augmentation de la circulation des voitures.
Coté social, les services départementaux n'ont jamais cessé de fonctionner, mais vont revenir progressivement vers la normale tout au long du mois de mai. « L'accueil physique va de nouveau être possible mais ce sera, ce mois-ci, seulement sur rendez-vous avec les précautions voulues tout autour » (masque et gel hydroalcoolique).

La culture reste un pilier

La culture tient au cœur du président et de sa politique départementale. « Dès le 11 mai, les espaces naturels sensibles rouvrent et sont accessibles, alors que les musées départementaux attendront une semaine de plus, le 18 mai, pour ouvrir de nouveau leurs portes ». Une volonté de pouvoir offir un bol d'air d'un côté et de redonner accès à la culture qui est une grande victime de la pandémie. « La distanciation dans le musées est tout à fait réalisable », affirme-t-il. Les animations ou ateliers proposés dans ce cadre seront possibles « dans le cadre des gestes barrière et du bon sens ». L'élu espère d'ailleurs un desserrement des contraintes cet été au regard des manifestations culturelles. « L'absence de telles animations fera prendre conscience du vide que cela peut provoquer », avance-t-il.

Les collèges fins prêts

Au niveau enseignement, tous les collèges vont rouvrir le 18 mai. Le personnel départemental s'occupe de tout organiser dans le cadre des nouvelles directives. « Nous prévoyons même de faire manger dans les réfectoires avec les distances imposées et de la vaisselle recyclable ».
Au final, le responsable politique se montre optimiste tout en restant lucide face aux défis à relever. Il relève « l'émergence d'experts ou de prophètes qui voient dans le futur ce qu'ils prônaient avant. Ils instrumentalisent simplement cette pandémie. Je ne crois pas que les réponses extrêmes soient les bonnes. Nous devons simplement gérer la situation avec tempérance et bienveillance » Il ajoute : « La France bénéficie d'un extraordinaire amortisseur social. L'économie va se remettre en route après deux mois d'arrêt. Les crédits d'investissements envisagés par le Département sont toujours là ».

Jean-Marc Emprin