Glyphosate
La fiabilité des études utilisées par les agences remise en cause

« Parmi ces études, quelques-unes sont acceptables, mais la majorité sont un désastre ».

La fiabilité des études utilisées par les agences remise en cause
Le gouvernement s'est engagé d'ici 2022 à réduire de 50% son utilisation du glyphosate.

Deux toxicologues de renommée internationale estiment que la grande majorité des 53 études qui ont fondé en 2017 l’opinion des autorités européennes sur la génotoxicité du glyphosate « ne remplissent pas les critères de conformité attendus », rapporte Le Monde, dans un article paru le 2 juin.
Cette analyse qu'a pu consulter Le Monde ainsi que plusieurs médias européens a été commandée aux scientifiques par l’ONG SumOfUs, suite à un jugement de la Cour de justice de l’'UE en 2019, obligeant l'Efsa à communiquer ce corpus.
« Parmi ces études, quelques-unes sont acceptables, mais la majorité sont un désastre », explique, au Monde, le professeur Siegfried Knasmueller, également éditeur en chef de la revue Mutation Research/Genetic Toxicology and Environmental Mutagenesis.
Une majorité d'entre elles seraient inclues dans le dossier qui doit permettre de prolonger l'utilisation du glyphosate en Europe ou pas à partir de 2022.
Le quotidien rappelle que le Circ estime depuis 2015 que le glyphosate est un « cancérogène probable » et qu’il existe des « preuves fortes » de sa génotoxicité, tandis que les agences réglementaires en Europe et aux Etats-Unis jugent que de telles preuves n’existent pas.
Or si le Circ se base sur une littérature assez large, les autorités sanitaires auraient estimé « non fiable la littérature scientifique sur le sujet, et ont essentiellement fondé leur expertise sur les études confidentielles fournies par les firmes », selon Le Monde.