Retraités agricoles
Jean-François Robert assure la relève

Jean-François Robert succède à Jean-Paul Chavas à la tête de la SDAE 38

Jean-François Robert assure la relève
C'est au cours du dernier conseil d'administration de la Section des anciens exploitants de l'Isère, tenu à Grenoble, que Jean-François Robert a été désigné président. "Un président n'est rien sans une équipe et un partage des tâches", souligne-t-il.

La Section des anciens exploitants agricoles de la FDSEA de l’Isère a un nouveau président : Jean-François Robert vient d’être élu par ses pairs à la tête de cette organisation syndicale préoccupée par les conditions de vie des anciens agriculteurs. 

Le nouvel arrivé n’est pas un inconnu. Il menait la barque de la section en binôme avec Jean-Paul Prudhomme, depuis la démission de Jean-Paul Chavas, il y a quelques mois. « Notre préoccupation est de rajeunir nos effectifs et les membres actifs de notre groupe », explique-t-il. Deux vice-présidents, jeunes, ont été désignés dans la foulée : Yvonne Coingt-Bellet et Marcel Chevallet. « La vie de la section n’est pas le simple fait du président, mais le résultat d’une équipe », souligne Jean-François Robert. « Le travail était déjà partagé à l’intérieur de la section, il continuera à l’être. Nous avons besoin de l’implication de tout le monde. »

700 euros

Une élection, c’est bien, mais maintenant, il y a du travail. « Nous venons d’obtenir que la retraite agricole soit à 85% du Smic pour une carrière complète, se réjouit le nouveau président. C’est un travail qui a été porté depuis très longtemps, déjà par Richard Didier (qui a été représentant national des Anciens au début des années 2000, ndlr). Mais reste encore le sort des milliers de conjoints et d’aides familiaux qui ne touchent encore que 550 euros par mois. Un projet de loi pour le porter à 700 euros est devant le Parlement. Les députés l’ont adopté mais pas encore les sénateurs. La Haute chambre ne l’a pas mis à l’ordre du jour. Il faut qu’il soit adopté sans en changer une virgule, sinon il va y avoir une navette parlementaire et un recul d’autant de l’entrée en application. Il faut donc que nous prenions nos bâtons de pèlerins et que nous rencontrions chaque sénateur pour faire avancer le dossier : qu’il soit mis à l’ordre du jour rapidement et qu’il soit adopté en l’état. Il en va de la situation de milliers de retraités. » 

Le représentant syndical croit en une conjoncture favorable car l’approche des élections présidentielles peut accélérer certaines décisions et il souligne « que des femmes députées ont soutenu le projet de loi avec force car il va concerner beaucoup d’anciennes exploitantes agricoles. »

Cinquième risque : un financement discutable

Un autre sujet va le préoccuper pendant les mois qui viennent, celui de la création de la cinquième branche de sécurité sociale, celle relative à la prise en charge de la perte d’autonomie. Le rapport Larcher vient d’être remis au Gouvernement. « Nous sommes assez d’accord avec sa vision des choses dans la globalité, mais il évoque toutefois des pistes de financement qui reposent surtout sur une contribution des retraités », s’alarme Jean-François Robert. Impliqué longtemps au sein de la MSA dont il reste encore délégué local, il se montre favorable aux Marpa dont il regrette le faible nombre en Isère. « Il y a des projets, mais ils ont besoin d’être poussés. Il y a des besoins en Isère. »

La Section des anciens n’a pas qu’une activité syndicale de défense des intérêts des retraités agricoles. Elle a aussi tout un volet d’animation et de rencontre. C’est ce qui fait sa force, celle par laquelle les membres ont plaisir à se retrouver. « Avec la crise sanitaire, nous avons dû interrompre nos cycles de rencontres, ces moments conviviaux qui marquent l’année. Les voyages ont également été annulés. On va suivre de près l’évolution de la situation du Covid, mais je garde espoir d’organiser une journée de retrouvailles en septembre, rassure le nouveau président. Nous envisageons également de refaire les tournées de territoires en début d’hiver avec un thème particulier. Nous avons plusieurs idées mais aucune décision n’a encore été prise. » L’espoir est là pour les anciens exploitants.  

Jean-Marc Emprin