Préfet
L’eau, le loup et le foncier

Isabelle Doucet
-

Louis Laugier, le nouveau préfet de l’Isère, a instauré un temps dédié aux questions de la presse. De nombreux sujets concernent directement l’agriculture.

L’eau, le loup et le foncier
Louis Laugier, préfet de l’Isère, entouré d'Afif Lazrak, directeur de cabinet (à g.) et Laurent Simplicien, secrétaire général.

Un mois après sa prise de fonction, Louis Laugier, le nouveau préfet de l’Isère, a institué un nouveau rendez-vous avec la presse pour échanger sur les sujets d’actualité.
Il a aussitôt été interrogé sur les conséquences des déclarations du président de région Laurent Wauquiez, le samedi 30 septembre lors du congrès de l’association des maires ruraux de France, au sujet de la sortie de la Région du dispositif Zéro artificialisation nette (loi Climat résilience).
« C’est un texte législatif », tranche le préfet qui plaide pour « réinvestir les terres artificialisées. » Il rappelle que les maires ruraux avaient déjà manifesté leurs inquiétudes au sujet du ZAN et que les « remontées du terrain » permettaient une « application plus adaptée » de la loi.
Sur la question de la ZFE, d’ores et déjà mise en œuvre dans l’agglomération grenobloise, le préfet a indiqué qu’il revenait à Grenoble Alpes métropole de décider de son application « et des modalités de contrôle ».
En effet, en descendant de 20 % en dessous du seuil réglementaire de pollution, le territoire a atteint ses objectifs.

Dix loups abattus

Sur l’application du nouveau Plan loup et les moyens alloués, le préfet déclare que les dégâts cette année en Isère sont moindres que l’an passé et qu’au mois de septembre, dix loups avaient été prélevés.
Il insiste sur la réactivité du nouveau processus d’information quotidien en cas de nouvelles prédations, qui permet de déclencher des autorisations de tir dans la journée.
Louis Laugier considère enfin que « dans ce dossier complexe, avec des divergences profondes, le dialogue est établi en Isère » entre les acteurs du territoire et plus particulièrement entre les services de l’Etat et la profession agricole.

Consommer moins d'eau

Enfin, le préfet a aussi été interrogé sur la consommation d’eau en Isère. En effet, la construction des nouvelles usines STMicroelectronics à Crolles et Soitec à Bernin interrogent sur la répartition de l’eau.
À ce jour, seule l’activité agricole est soumise à des restrictions en cas d’épisode de sécheresse.
Le préfet a annoncé la mise en place de réunions régulières du Comité départemental de l’eau.
Son objectif est de « développer une acculturation commune autour de l’eau et des contraintes des différents acteurs ». Il sera question de ressources qualitatives et quantitatives et « de mieux comprendre les besoins des uns et des autres ».
Une première réunion s’est déroulée au mois de septembre.
D’ici la fin de l’année, le préfet prévoit une nouvelle rencontre sur le retour d’expérience de la gestion de la fin de l’été. La réunion suivante est programmée au mois de février. Elle sera plus particulièrement dédiée à la thématique globale de l’eau.
Le troisième rendez-vous est fixé fin mars-début avril « avant l’ouverture de la saison et pour voir comment s’est passée la recharge ». Il ajoute : « Il y a beaucoup d’acteurs sur l’eau, ce qui rend la question complexe. » Le préfet reconnaît aussi qu' « il y a des efforts à faire dans le secteur économique ». Depuis un an, les services de l’Etat, s’attachent en effet « à mieux connaître les besoins du secteur économique et sa capacité à faire moins ».
Objectif à atteindre : réduire sa consommation d’eau de moins 20 % à moins 25 %.

Isabelle Doucet