Formation
L'apprentissage, la voie royale pour réussir son insertion

La formation par apprentissage présente de nombreux avantages pour l’insertion des jeunes dans la vie active. Les établissements dédiés disposent de savoir-faire et de plateaux techniques de qualité, en lien direct avec les besoins des entreprises et des territoires. 

L'apprentissage, la voie royale pour réussir son insertion
En visite au Pôle de formation des industries technologiques de Beaurepaire début octobre 2020, Joël Giraud, secrétaire d'Etat chargé de la ruralité, a souligné le rôle des centres de formation et d'apprentissage dans la vie des territoires ruraux.

Ils sont jeunes et ils ont l'avenir devant eux. Quand certains rêvent de longues études, d'autres n'ont qu'une hâte : découvrir le monde professionnel. Quand certains rêvent de partir - pour de bon ou pour mieux revenir plus tard -, d'autres, particulièrement attachés à leur territoire, n'ont qu'une envie : ne pas le quitter. Pour que chacun s'épanouisse, il convient d'avoir une offre de formation variée dans tous les territoires. Y compris en milieu rural. Par leur proximité avec le monde du travail et par leur ancrage territorial, les centres de formation et d'apprentissage (CFA) jouent ce rôle d'interface. Avec succès.

De vrais talents
La formation par apprentissage est essentielle pour la transmission de savoir-faire. C'est aussi une voie qui facilite l'entrée dans la vie active. Ainsi, selon l'édition 2020 du baromètre « Institut supérieur des métiers –Maaf », « les apprentis en sortie de formation peuvent compter sur un taux d'emploi bien supérieur aux élèves formés par voie scolaire ». Un constat général, que valident les expériences du Pôle de formation des industries technologiques de Beaurepaire et du CFPPA de La Côte-Saint-André qui affichent tous deux des taux d'emplois de plus de 87 %. Pour les responsables de ces établissements, l'apprentissage n'est, en aucun cas, une voie « par défaut ». Bien au contraire. Ils la voient plutôt comme une voie « d'excellence », qui nécessite « un fort investissement et une grande adaptabilité » mais qui permet d'acquérir un diplôme et de l'expérience, deux atouts pour réussir son entrée sur le marché du travail. Pour eux, cette formation, qui fait « émerger de vrais talents », doit davantage être reconnue à sa juste valeur et « passer outre les préjugés » qu'elle subit parfois. Mais pas toujours. Car Fanny Poirier, directrice du service apprentissage et formation au CFPPA de La Côte-Saint-André, l'affirme : « l'apprentissage bénéficie d'une assez bonne presse au sein du milieu agricole ».

Co-formation
La réussite de ces parcours repose sur le lien étroit qui se tisse entre ces établissements et les entreprises. A l'image du Pôle de formation des industries technologiques de Beaurepaire porté par l'Udimec, une union d'entrepreneurs qui fédère plus de 600 entreprises technologiques et industrielles de l'Isère et des Hautes-Alpes. « Nous considérons ce Pôle formation comme un outil de la profession pour former aux métiers que recherchent les entreprises aujourd'hui et demain. Nous sommes donc très à l'écoute des nouveaux besoins des entreprises. Et pour que nos apprentis soient durant leur temps scolaire au plus près des réalités du terrain, nous investissons chaque année 200 à 300 000 euros dans de nouvelles machines », indique Thierry Uring, délégué général de l'Union.

Fanny Poirier aussi mise sur le lien que le lycée entretient avec le monde agricole. « L'apprentissage, c'est de la co-formation. En début de période, nous faisons systématiquement une visite chez les maîtres d'apprentissage qui emploient nos jeunes, pour bien cibler les missions qui leur sont confiées. Cela nous permet d'adapter l'enseignement théorique que nous leur dispensons de façon à ce qu'ils aient une vision complète des sujets. Et pour que nos propres formateurs soient toujours en prise avec les réalités du monde professionnel, nous nous sommes engagés vers la certification « Qualiopi » qui intègre pour eux une expertise et un plan de formation conséquent et évolutif », explique la responsable.

Un tremplin
Bien ancrés dans les territoires, ces centres de formation offrent de réelles perspectives aux étudiants. « Dans nos espaces ruraux isérois, il y a des opportunités. Il faut les faire connaître. Nous avons de nombreuses PME qui travaillent pour de multiples secteurs : l'aéronautique, le ferroviaire, le médical... C'est une force », insiste Thierry Uring. Et selon Danielle Cuchet, conseillère apprentissage à la chambre d'agriculture de l'Isère, qui accompagne les candidats agricoles, « l'apprentissage est un tremplin vers le salariat ou l'installation. Il est l'une des solutions qui contribuent à la transmission et à la pérennité des exploitations agricoles car il permet de tester – en conditions réelles – le métier ». « Et, comme dans les 2/3 des situations, le renouvellement des générations en agriculture passera, à l'avenir, par des candidats non issus du monde agricole, l'apprentissage sera aussi utile pour gagner une culture agricole », ajoute Fanny Poirier.

6,5 milliards d'euros d'aides
En visite au Pôle de formation des industries technologiques de Beaurepaire début octobre, pour faire le point sur les besoins des territoires ruraux et les inciter à les faire remonter, Joël Giraud, secrétaire d'Etat chargé de la ruralité, a montré tout l'intérêt qu'il porte à ces établissements, soulignant leur rôle dans la vie des territoires ruraux. Il a ainsi constaté que nombre des étudiants présents venaient des environs et étaient très enthousiastes en évoquant leur domaine d'apprentissage. « Je suis persuadé que ces jeunes qui habitent à proximité n'avaient pas forcément envie de partir en ville suivre des études classiques. Ici, ils ont trouvé leur voie. Ils apprennent un métier qu'ils pourront peut-être exercer dans une entreprise des alentours. Ces établissements ne permettent pas seulement de rester un peu plus longtemps à la maison. Ils permettent aussi de créer des opportunités permettant de s'installer durablement ».

Convaincu, le ministre a mis en avant les 6,5 milliards d'euros dévolus aux jeunes dans le cadre du Plan de relance de l'économie et dont une partie concerne directement des aides destinées à favoriser l'apprentissage. Car le secteur n'a pas été épargné par les effets de la crise sanitaire. Si 2019 a été une excellente année avec une hausse de 16% du nombre de contrats signés, la situation s'est altérée en 2020. C'est d'autant plus dommage qu'une réelle dynamique se révélait.