Sanitaire
FCO-8 : des aides annoncées

La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a annoncé le 6 novembre l’extension du fonds d’urgence de 75 M€ aux pertes causées par le sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine (FCO-8), prévu au départ pour la seule FCO-3.

FCO-8 : des aides annoncées
Il n’est toujours pas question de financer la vaccination contre la FCO-8, freinée, qui plus est, par une pénurie de doses. ©Réussir SA

Initialement réservé au sérotype 3, le fonds d’urgence de 75 M€ pour compenser les pertes dues à la fièvre catarrhale ovine (FCO) va être élargi au sérotype 8, a annoncé la ministre de l’Agriculture le 6 novembre. « La FCO-8 flambe », a fait valoir Annie Genevard lors de son audition par les sénateurs de la commission économique. Demandée par les représentants des éleveurs de tous bords, l’extension des bénéficiaires du fonds de 75 M€ devrait se faire à enveloppe égale : « Il semble que le calibrage soit le bon pour répondre aux besoins en bovins et en ovins, pour la FCO-3 et la FCO-8 », a indiqué la ministre. Et Mme Genevard de préciser : « Contrairement à ce que j’ai pu craindre, il semblerait, d‘après les évaluations d’équarrissage et les évaluations des professionnels, que l’enveloppe soit suffisante ». Ce fonds d’urgence avait été annoncé au Sommet de l’élevage par le Premier ministre, afin de soutenir les éleveurs touchés par la FCO-3, sérotype « exotique » nouvellement arrivé en France début août.

Au sud de la Loire

Selon le dernier bilan arrêté au 30 octobre, la France compte 7 122 foyers de FCO-3 (soit 527 de plus en une semaine). La quasi-totalité de l’Hexagone est désormais en zone régulée (150 km autour des foyers). Seule une poignée de départements ne s’y trouvent pas : le Finistère, les Alpes-Maritimes, le Var et les Pyrénées-Orientales. Quant au sérotype 8, il ne fait pas l’objet d’un suivi aussi fin que la FCO-3 ; il est largement présent principalement au sud de la Loire, avec plusieurs milliers de cas. Présent dans l’Hexagone depuis 2006, il a évolué en une nouvelle souche plus virulente à l’été 2023. Son caractère endémique l’excluait jusque-là des dispositifs de soutien (indemnisations, vaccination). En déplacement dans le Tarn quelques jours plus tôt, le 4 novembre, Annie Genevard annonçait une commande de « deux millions de doses additionnelles » de vaccins contre la FCO-3, afin « d’anticiper les besoins ». Il n’est toujours pas question de financer la vaccination contre la FCO-8, freinée, qui plus est, par une pénurie de doses.

FCO-12 au Pays-Bas

Ailleurs en Europe, c’est la progression du nouveau sérotype 12 qui inquiète. Détectée pour la première fois début octobre, aux Pays-Bas, la FCO-12 a touché six nouveaux élevages (soit 8 en tout), selon le dernier bilan du ministère néerlandais de l’Agriculture au 31 octobre. L’un de ces foyers « marque une extension vers l’Est importante, à environ une dizaine de kilomètres de la frontière allemande », note la plateforme française ESA. La FCO-12 est désormais présente dans « quatre provinces différentes (Gueldre, Flevoland, Hollande septentrionale, Utrecht) ». Depuis sa première détection le 10 octobre, le sérotype 12 est désormais systématiquement recherché lors des tests PCR de confirmation. Le gouvernement hollandais a aussi commandé une analyse rétroactive de 1 400 prélèvements, dont les résultats n’ont pas encore été publiés à ce jour. Contrairement aux autres formes de la maladie (FCO-3, FCO-4, FCO-8), il n’existe pas de vaccin contre le sérotype 12. Son origine reste un mystère, car, selon la plateforme ESA, « aucun animal en provenance de pays où le BTV-12 (Blue tongue virus, NDLR) est déclaré n’aurait été récemment importé ». Par ailleurs, « la souche néerlandaise serait génétiquement éloignée des souches connues en Afrique, Israël, Asie et Amériques ».

Y. G.