CAF
L’alimentation française est en danger

Face à la hausse énergétique, le conseil de l’agriculture française (Caf) d’Auvergne-Rhône-Alpes tire la sonnette d’alarme : l’alimentation est en grand danger face à la hausse énergétique.

L’alimentation française est en danger
Michel Joux, président du conseil de l’agriculture française (Caf) régional. ©FNSEA

Comme l’ensemble des secteurs économiques, les entreprises agricoles subissent de plein fouet la crise économique. Les prix de contrats d’électricité pourraient être multipliés par trois, cinq, voire six, selon l’étude de la commission économique de la chambre d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes présentée lors de la dernière session plénière. Une augmentation du prix de l’électricité symbole d’une hausse généralisée des charges. GNR, engrais, coûts de l’alimentation… aucune charge n’échappe à l’inflation. Une situation économique et conjoncturelle qui inquiète la profession agricole dans son ensemble. « L’agriculture française et ses filières agroalimentaires sont reconnues partout dans le monde pour l’exceptionnelle qualité de leurs produits. Ce secteur souffre pourtant depuis des années et ne dégage pas une valeur économique à la hauteur de la qualité de ce qu’il produit. Les statistiques de l’Insee montrent que le revenu des ménages agricoles est composé en majorité des revenus non agricoles, en particulier ceux du conjoint. Derrière ces chiffres se cache en plus une grande disparité. À cette situation déjà très fragile se rajoute l’impact de la crise énergétique », explique le président du conseil de l’agriculture française (Caf) régional, Michel Joux, éleveur ovin dans l’Ain.

Deux choix

Ainsi, par voie de communiqué, l’ensemble des membres du Caf régional (lire encadré) tire la sonnette d’alarme : l’alimentation française est en grand danger face à la hausse énergétique. « Si les annonces du gouvernement vont dans le bon sens, elles sont insuffisantes pour permettre aux entreprises agricoles et du secteur agroalimentaire de compenser l’impact des charges qu’elles ont déjà et qui vont décupler en 2023. » Ainsi, ils l’annoncent : les coûts de l’irrigation ne permettront pas de produire les légumes nécessaires pour nourrir la population régionale, voire française, quand la production céréalière aussi sera touchée. Les filières animales ne seront pas épargnées. « Les productions avicoles ou porcines sont dépendantes de la production de chaleur pour assurer le bien-être et la survie des poussins et des porcelets », illustre le communiqué de presse. La pénurie de lait pourrait également devenir réalité. Face à ce « mur énergétique », la profession agricole interpelle les pouvoirs publics. Selon les responsables professionnels, deux alternatives se présentent : l’importation et supprimer du territoire une partie significative des productions, des entreprises agroalimentaires et des emplois induits ou le soutien et l’aide structurelle de toutes les entreprises agricoles et agroalimentaires afin qu’elles aient la réelle capacité économique de traverser cette crise et de continuer durablement à nourrir la population. La souveraineté alimentaire de la France en dépend.

M.-C. S.-B. sur communiqué