Grippe aviaire
Le ministère de l’Agriculture lance une expérimentation sur la vaccination

Pour combattre l’influenza aviaire, le ministère est à la recherche d’une nouvelle stratégie. Une expérimentation sur la vaccination est lancée.

Le ministère de l’Agriculture lance une expérimentation sur la vaccination
L'abattage n'est pas suffisamment adapté dans la lutte contre la grippe aviaire. Le ministère de l'Agriculture tente la prévention par la vaccination.

16 millions de volailles abattues depuis novembre 2021, 1 374 foyers recensés dans les élevages, 47 dans la faune sauvage et 30 dans les basse-cours, l’épizootie d’influenza aviaire amène le gouvernement à s’interroger sur la stratégie mise en œuvre pour combattre la maladie. D’autant plus que l’épizootie revient tous les ans et que l’épisode 2021-2022 a été particulièrement meurtrier et couteux.     
Ainsi le ministère de l’agriculture souhaite changer de méthode et déployer un autre arsenal de lutte. Le cabinet de Julien Denormandie a annoncé, le 9 mai, le lancement d’une expérimentation de vaccination des palmipèdes. Dans un premier temps deux élevages sont concernés, un dizaine sont prévus en tout pour tester des vaccins fournis par les laboratoires. Dotée d’une enveloppe de 2,3 millions d’euros, cette expérimentation bénéficie bien entendu du soutien de l’Etat, des professionnels de la filière mais aussi des Conseils régionaux concernés, de l’Anses et de l’Ecole vétérinaire de Toulouse.


Amélioration épidémiologique 


Les résultats de l’expérimentation sont attendus dans les six mois qui viennent. C’est sur la base de ces nouvelles données que le ministère de l’Agriculture espère convaincre Bruxelles d’adopter cette nouvelle stratégie de vaccination. La lutte contre les épizooties relève, en effet, de l’Union européenne. Si les résultats s’avéraient concluants, la vaccination pourrait se mettre en place, à l’échelle européenne, dès 2023. Si la France est particulièrement frappée, la plupart des pays européens a été touchée par l’épizootie, notamment l’Italie qui a abattu 13 millions de volailles. Nul doute que l’initiative française devrait être bien accueillie par nos partenaires européens. Une question reste en suspens cependant à savoir le risque de fermeture de certains marchés, ceux de pays importateurs de volailles européennes, hostiles à la vaccination.
Bonne nouvelle en revanche sur le front de l’épizootie, la situation épidémiologique s’améliore et « le pic semble derrière nous », selon le cabinet du ministre. Ainsi a-t-il annoncé la publication d’un nouvel arrêté, le 10 mai abaissant le niveau de risque d’ « élevé », à « modéré » au regard de la diffusion du virus de l’influenza aviaire. Les restrictions concernant la mise sous abri et aux mouvements d’animaux sont supprimées, sauf dans les zones humides. Toutefois, le risque « élevé » est maintenu dans 19 départements du Grand Ouest, de la Bretagne au Sud-Ouest, où l’épizootie a été particulièrement virulente. Si la situation continue de s’améliorer, leur risque devrait passer à modéré, début juin, estime le ministère de l’Agriculture.

Source Actuagri