Innovation
La modernité au service de la production

Morgane Poulet
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La Ferme de Pré Levey, à Aoste, a remporté le prix de l’équilibre entre préservation de la nature et de ses ressources et rentabilité de ses production, décerné par le Crédit agricole Centre-Est, dans le cadre du Prix de l’excellence agricole et rurale de Terre dauphinoise.

La modernité au service de la production
Marine Guinet s'est spécialisée dans l'élevage des 105 mères allaitantes en limousines de l'exploitation.

A Aoste, la Ferme de Pré Levey est gérée par trois associés : Marine et son père, Alain Guinet, ainsi que Stéphane Taconnet, installés respectivement en 2018, 1989 et 2005. L’exploitation de 350 hectares est en polyculture élevage : alors que Marine et Alain Guinet s’occupent plutôt des 105 mères allaitantes en limousines, de la cinquantaine de porcs et de la vente directe, Stéphane Taconnet gère les grandes cultures - maïs, colza, blé, épeautre, soja et tournesol. Un boucher vient sur place pour découper une vache par mois et deux porcs par semaine. Ces derniers sont achetés à 10-15 kg pour être engraissés.
Labellisée haute valeur environnementale (HVE), la production de la ferme bénéficie de l’aide apportée par différentes installations et matériels modernes.
 
Électricité verte
 
« Nous sommes en train de faire construire un bâtiment qui servira au stockage de matériel, de fourrage et de paille, explique Marine Guinet. La toiture permettra l’installation de 1800 m2 de panneaux photovoltaïques. » L’électricité sera ensuite vendue à Enedis, ce qui permettra à l’exploitation de produire de l’énergie verte tout en pouvant rembourser son prêt en 15 à 18 ans. Les panneaux seront quant à eux garantis pendant 25 ans. Et en tout, 311 630 kWh devraient être produits chaque année.
« Nous avons déjà installé 100 m2 de panneaux sur un bâtiment plus vieux il y a trois ans, ajoute son père, Alain Guinet. C’est pour notre propre consommation et le surplus est vendu à Enedis ». Chaque année, ils peuvent ainsi réduire leur facture d’électricité annuelle de 50 % environ. « Mais désormais, nous devrions plutôt atteindre une diminution de 30 % en raison de la hausse des tarifs à la consommation », précise-t-il.
 
Capteurs météo
 
La ferme utilise également une application créée par une start-up depuis trois ans. Des capteurs météorologiques ont été posés sur le matériel de pulvérisation et permettent de signaler les meilleurs moments de la journée pour traiter. « Nous pouvons ainsi réduire les doses utilisées », explique Stéphane Taconnet. Lorsque les agriculteurs se trouvent dans leurs parcelles, des données sont captées et retranchent les informations dont disposent d’autres applications, comme Météo France. « Parfois, nous arrivons à diminuer nos doses de 15 à 20 % », se félicite l’agriculteur.
A l’avenir, l’exploitation aimerait également s’inscrire dans des démarches de labellisation bas carbone. « Nous sommes dans un groupe de travail à ce sujet et nous verrons si nous pourrons bénéficier de crédits carbone, constate Stéphane Taconnet. Il faudrait que nous réussissions à travailler un peu plus avec les couverts végétaux, donc nous étudions cela avec la coopérative Oxyane ».

Morgane Poulet
L'ancien bâtiment a déjà été équipé de 100 mètres carrés de panneaux photovoltaïques en toiture.