Elevage
La simmental muscle ses effectifs 

Isabelle Doucet
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La journée régionale de la race bovine simmental s’est déroulée en Isère. Les chiffres d’effectifs et le schéma de sélection sont au beau fixe. 

 

La simmental muscle ses effectifs 
la journée régionale de la race simmental s’est déroulée à Saint-Sulpice-des-Rivoires, chez Laurent Mollard.

Les fermes d’élevage du val d’Ainan, que l’on appelle aussi « La petite Suisse », ont une caractéristique commune : les troupeaux bovins sont de race simmental.
C’est pour cette raison que la journée régionale XR repro, Éleveurs de Savoie (EDS), Ain génétique service (AGS) s’est déroulée à Saint-Sulpice-des-Rivoires, chez Laurent Mollard. L’exploitation a été choisie car y sont nés deux taureaux génotypés, Lézard et Livre. Une trentaine d’éleveurs ont participé à cette journée.

Une race ancienne

Laurent Vial, éleveur à Montferrat, est président de Simmental France. Cette race mixte est une des rares à se développer en France. Elle totalise environ 50 000 têtes de bétail au niveau national dont 25 000 vaches laitières et 17 000 au contrôle laitier. L’Isère compte près d’un millier de femelles. 


Historiquement, la simmental est une race suisse très ancienne. C’est la deuxième race bovine mondiale en termes d’effectifs (40 millions de têtes dont 3 millions en Allemagne et 450 000 en Suisse).
« Il y a plusieurs milliers de taureaux génotypés en Europe et nous pouvons puiser dans toutes les propositions génétiques européennes. C’est un vivier immense, explique le président. Comme c’est une race ancienne, elle a le taux de consanguinité le plus bas. »

Label de qualité

Les simmental sont reconnaissables à leur robe tachetée de couleur généralement claire, qui peut varier du beige pâle au marron clair ou au rouge selon les bassins.
La production moyenne des laitières est de 6 600 litres. « C’est une des races avec le plus bas taux de cellules, détaille encore Laurent Vial. Elle a gardé ses caractéristiques originelles qui en font une vache équilibrée du point de vue de la production, carné et reproduction. »
La simmental fait partie de nombreux cahiers des charges de label de qualité : AOC comté, époisse, langres, saint-nectaire et laguiole.
Laurent Vial souligne surtout les progrès génétiques réalisés par la race en France, en témoigne l’indexation des taureaux dans l’offre génétique qui a doublé. 

Les caractères d'origine

Durant la matinée, les éleveurs ont pris connaissance de la nouvelle offre génétique pour l’année. « Le schéma de sélection propose un nombre croissant de candidats », explique le président.
Les simmental se distinguent par une production en augmentation, des taux très intéressants et leur capacité à avoir gardé leurs caractères de race. Il s’agit de qualités en termes de cellules, mamelles, aplombs, mais aussi reproduction et résistance.
Les éleveurs sont encouragés à participer au schéma de sélection en faisant génotyper davantage d’animaux. 
L’actualité de la filière, ce sont aussi les rendez-vous de l’automne : le Space qui s’est déroulé à Rennes mi-septembre, Le Sommet de l’élevage à Cournon début octobre, Agrimax  fin octobre. 

Isabelle Doucet

Génétique / Deux taureaux d’une même souche 
Laurent Mollard et la vache Giroflée, mère d'un des deux taureaux inscrits au schéma de sélection.

Génétique / Deux taureaux d’une même souche 

Chez Laurent Mollard, la génétique est une affaire de famille, avec l’amélioration du troupeau pour objectif. 

« Ici, c’est le village simmental. Il y en a dans trois fermes », s’amuse Laurent Mollard, éleveur à Saint-Sulpice-des-Rivoires. Installé en 2000, il représente la troisième génération à la tête d’un troupeau de 60 laitières simmental. « Nous avons toujours fait de la génétique », glisse-t-il.
Si bien que les deux taureaux génotypés, sur trois prélevés de la même famille, sont certes une belle surprise, mais aussi le résultat d’un travail de plusieurs générations. Les rangées de plaques des prix remportés en concours, fixées au-dessus de la porte du bâtiment en pisé de la ferme d’origine, en disent long sur la qualité du troupeau.
Mais attention à ne pas les confondre avec celles remportées dans les concours de chevaux comtois, l’autre passion des éleveurs de cette ferme !

De la génétique et de l'herbe

Lors de la journée régionale simmental, c’est Giroflée qui était à l’honneur, la mère du taureau Lézard. Une bête de 10 ans en pleine forme, car la longévité est aussi une des caractéristiques de la race.
L’éleveur pratique l’insémination artificielle et la monte naturelle. « Il y a un bon travail de suivi et d’amélioration du troupeau », constate Laurent Vial, président de Simmental France. « Deux taureaux génotypés et confirmés qui sortent d’un même élevage, c’est rare. Cela montre la fiabilité de la souche », commente-t-il encore. 
Le producteur est seul à la tête de son exploitation. Il livre 420 000 litres de lait par an à la fruitière Domessin. Sa production est de 6 700 litres/an/vache avec un TB à 43 et un TP à 35.
Les vaches sont à l’herbe toute l’année, dans des parcs situés dans le vallon autour de la stabulation. Elles sont rentrées aux premières neiges, de novembre à avril.
L’exploitation dispose d’une SAU de 140 ha dont 100 de prairies (20 ha de maïs, 12 ha de triticale et 8 ha de ray-grass). Ce qui confère une autonomie alimentaire au troupeau. Cette année, Laurent Mollard en est à sa cinquième coupe de ray-grass, un grand changement comparé aux précédentes années de sécheresse. 

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