Une finale de labour de haute voltige

Fin de journée, samedi 2 septembre, Sardieu et Ornacieux-Balbins, en plein cœur de la plaine de la Bièvre. Les Jeunes agriculteurs de l’Isère et du canton de La Côte-Saint-André continuent de courir d’un bout à l’autre de l’immense site préparé pour tenir les concours de labour. Ils sont fatigués mais ils sont contents. Très contents.

La première journée de leur week-end consacré aux Finales départementales et régionales de labour s’est enchaînée sans fausse note. Un soleil radieux, un terrain sans pierre, propice au labour grâce à la pluie tombée en début de semaine, un beau champ de foire avec différents stands permettant de présenter des bovins et d’autres petits animaux, du matériel de pointe ainsi que les partenaires du monde agricole, des animations pour les enfants : tous les ingrédients étaient réunis pour que l’événement soit une belle fête qui permette la mise en avant et la découverte de l’agriculture iséroise.

La présence de 14 concurrents au concours départemental de labour et d’un public venu nombreux pour regarder leurs sillons et profiter des animations, la bonne ambiance qui a régné tout au long de la journée, attestent que le monde rural est toujours aussi vivant et empressé de se rencontrer. Car les visiteurs n’étaient pas tous agriculteurs, loin de là. Mais qu’importe leurs origines ou leur profession, leur intérêt et leur plaisir d’être là n’étaient pas feint.

Perspectives

Si les jeunes agriculteurs isérois sont contents, ils sont aussi fiers d’avoir organisé cet événement d’ampleur régionale, qui se tient en Isère seulement tous les 12 ans.

« Ces manifestations sont très importantes pour JA, car c’est grâce à elle que nous faisons rentrer des jeunes dans nos rangs. Pour ce week-end, nous avons multiplié les animations pour attirer un large public et ainsi lui parler de nos métiers, de nos agricultures, et faire passer des messages au gré de nos rencontres. Car la promotion du métier, c’est le fer de lance de JA », ont martelé Jordan Desimone et Cédric Fraux co-présidents des JA de l’Isère.

De son côté, Jérôme Crozat, le président de la FDSEA de l’Isère, a profité de l’occasion pour inciter les jeunes à se lancer dans l’accueil d’une finale nationale. Il a aussi évoqué le travail effectué par le syndicat sur les sujets qui fâchent : la nouvelle PAC et les toutes petites enveloppes attribuées au bio et à la HVE, l’irrigation, la hausse des coûts de l’énergie. Il insiste sur l’importance des prochaines élections. « Nous agriculteurs, occupons 80 % du territoire, et c’est le monde des villes qui nous dit ce que nous devons faire et comment travailler », s’exclame-t-il, plus qu’agacé.

Quant à Jean-Claude Darlet, le président de la Chambre d’agriculture de l’Isère, c’est la thématique du renouvellement des actifs agricoles qu’il a abordée. « C’est un sujet essentiel. C’est pourquoi, nous mettons tout en œuvre pour accueillir de nouveaux publics et accompagner des jeunes –et des moins jeunes– dans nos métiers. Mais pour installer, il faut donner des perspectives. Données
par les consommateurs, ces perspectives passent par un revenu suffisant », estime- t-il, espérant que « les sillons tracés par les jeunes durant l’après-midi soient des sillons d’avenir pour la production des denrées alimentaires produites par les agriculteurs isérois ». Les productions agricoles étaient d'ailleurs largement mises à l'honneur sur le stand de la FDSEA de l'Isère.

Concret

L’inauguration officielle de l’événement a permis aux politiques de constater le dynamisme et la vitalité du monde agricole isérois, son savoir-faire, sa technicité,son innovation pour, selon Jean-Pierre Barbier, le président du Département de l’Isère, « faire toujours mieux en matière de développement durable ». Une nouvelle fois, il a réaffirmé le soutien de la collectivité pour la production agricole iséroise, mettant en avant sa qualité. Le représentant départemental a insisté sur le fait que « sans agriculteurs, il n’y a pas de ruralité ».

Concret, il est également revenu sur l’interdiction qu’a reçu le Département de financer les MAEC avec la Région comme il le faisait jusqu’à cette année. Ayant appris dernièrement que le ministre de l’Agriculture ne s’y opposait pas, mais que c’était la Première ministre qui y était défavorable, il a incité la profession à se remobiliser sur le sujet.

Isabelle Brenguier