Matheysine
Trouver label à son goût

Morgane Poulet
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Lors du premier Salon de l'agriculture et de l'alimentation de la Matheysine des 30 septembre et 1er octobre, les marques et les labels ont été mis en avant.

Trouver label à son goût
Le Salon de l'agriculture et de l'alimentation de la Matheysine a attiré de nombreux visiteurs lors de la journée grand public.

La Matheysine a organisé son tout premier Salon de l'agriculture et de l'alimentation à Susville, les 30 septembre et 1eroctobre. Le 30 septembre, journée dédiée aux professionnels, plusieurs ateliers étaient organisés pour échanger avec les agriculteurs, notamment au sujet des diverses certifications existantes.
 
Produits bio
 
Différents labels existent en France et permettent de mettre en valeur le travail des agriculteurs. C’est notamment le point sur lequel Mélanie Hovan, de la Chambre d’agriculture de l’Isère, a insisté. La certification HVE, pour Haute valeur environnementale, notamment, met en valeur le travail de l’agriculteur pour « utiliser le moins possible d’intrants », explique-t-elle. Différents volets sont étudiés pour l’accorder, comme ceux sur la biodiversité, sur la gestion de l’irrigation ou encore de la fertilisation.
Elle précise également que le HVE peut être accordé à tous les genres d’exploitation et certifie l’ensemble des ateliers qui y sont présents.
Pour la Chambre d’agriculture, différentes raisons peuvent pousser un agriculteur à passer au bio, comme le fait d'y trouver des pratiques intéressantes et nouvelles, importantes pour l’environnement ou encore de bénéficier d’un crédit d’impôt. Mais comme certains agriculteurs présents lors du Salon le remarquent, il n’est pas forcément rentable pour tous de se lancer dans le bio, notamment pour les petites exploitations, qui peuvent subir trop de pertes de revenus pendant trop longtemps.
Clothilde Caron, de l’Adabio, précise que si le label bio est si exigeant, c’est parce qu’il est européen et qu’il certifie toute la filière : « 80% des règlementations concernent la production et 20% la transformation, la distribution ». Avant de préciser qu’actuellement, en France, la moitié des fermes bio commercialise en direct contre un quart en conventionnel, ce qui permet de se faire sa propre clientèle, déjà convaincue par le bio.
 
Différentes valeurs
 
Des démarches différentes ont récemment vu le jour, comme le Pôle agro-alimentaire, créé en 2018. Geoffrey Lafosse, directeur du Pôle agro-alimentaire, explique que la structure a pour objectif d’assurer la promotion ainsi que le développement des ventes des produits agréés par la marque Ishere.
Cette dernière garantit un cahier des charges respecté et contrôlé par un cabinet extérieur. Ce cahier des charges assure quant à lui l’origine iséroise du produit, la juste rémunération des agriculteurs ainsi que des critères de qualité portant sur la préservation environnementale et sur la santé humaine. Les produits de la marque Ishere doivent donc présenter une qualification biologique ou HVE 3. En tout, le Pôle agro-alimentaire réunit environ 180 adhérents convaincues par ces démarches, dont 160 producteurs, majoritairement agriculteurs.
« Nous voulons proposer un produit adapté à la revente », ajoute Geoffrey Lafosse. Et c’est pourquoi, selon lui, les « effets collatéraux » sont très positifs lorsqu’un producteur rejoint l’association. « Participer à des projets collectifs permet de favoriser les échanges entre producteurs, mais aussi d’échanger sur un certain nombre de pratiques, de faire des choses différentes pour s’améliorer. »
D’autant plus que le Pôle agro-alimentaire assure le suivi des commandes en en gérant la planification mais aussi en identifiant les volumes disponibles dans chaque exploitation participante.
Et un produit fermier peut être vendu plus cher qu’un produit industriel. Pour du porc plein air, par exemple, « le producteur passe environ 40 minutes de plus par jour pour soigner ses bêtes, ce qui a un coût », explique Gilles Testanière, conseiller à la Chambre d’agriculture de l’Isère. « Mais à la cuisson, il y a moins de perte pour un produit fermier et en termes de qualité gustative, un rôti fermier est rarement sec. »

Morgane Poulet