Quinzaine de la transmission
Ceux qui partent et ceux qui arrivent : provoquer leur rencontre

Évènement phare des chambres d’agriculture, la Quinzaine de la transmission démarrera à compter du 15 novembre. En Auvergne-Rhône-Alpes, cinquante rendez-vous sont programmés pour redire combien l’agriculture a besoin de renouveler ses troupes.

Ceux qui partent et ceux qui arrivent : provoquer leur rencontre
20 000 chefs d’exploitation cessent leur activité chaque année, tandis qu’entre 10 000 et 15 000 candidats s’installent en agriculture. © SC

D’ici dix ans, la moitié des exploitants agricoles d’Auvergne-Rhône-Alpes aura atteint l’âge légal de départ à la retraite. Le compte à rebours est donc lancé pour assurer le renouvellement des générations. En effet, pas question pour les responsables professionnels agricoles d’imaginer une agriculture sans agriculteurs, alors qu’économiquement et socialement la course effrénée à l’agrandissement semble avoir atteint ses limites. Alors comment convaincre les agriculteurs en fin de carrière de céder leur outil de travail, et comment encourager les candidats à l’installation à reprendre les fermes existantes ? Une équation que tente de résoudre le réseau des chambres d’agriculture en organisant notamment depuis six ans, la Quinzaine de la transmission. Une cinquantaine de temps forts seront encore prévus cette année dans les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes (voir par ailleurs). « L’ambition du réseau des chambres d’agriculture est de maintenir, dans chaque région, le nombre d’actifs en assurant leur installation et en accompagnant dans la durée les projets d’entreprise », résume Anthony Fayolle, agriculteur en Haute-Loire et responsable du dossier installation à la chambre régionale d’agriculture. Les cibles sont multiples : futurs cédants, agriculteurs en activité mais s’interrogeant sur l’avenir de leur exploitation, porteurs de projet, élèves en agriculture, élus de collectivités locales, citoyens…

Retour à la terre

L’objectif est de susciter des vocations. Et avec un regain d’intérêt pour le retour à la terre, les élus agricoles ont des raisons d’espérer. « La reprise d’une exploitation agricole qui se faisait spontanément d’une génération à une autre il y a quelques décennies, lorsque la transmission se faisait de père en fils, est aujourd’hui plus complexe. De plus en plus, on constate un intérêt croissant pour le milieu rural et l’agriculture par des porteurs d’idées non issus du milieu agricole », explique Anthony Fayolle. Pour lui, l’enjeu est de faire coïncider les offres de reprise avec les projets du repreneur. Et cela nécessite « de disposer de propositions plus ouvertes que les schémas « classiques » afin de permettre aux jeunes de se projeter plus aisément ».

1/5 des terres agricoles pourrait changer de main d’ici 5 ans

Pour concrétiser ses projets et favoriser la transmission agricole, les acteurs du monde agricole disposent d’un arsenal de mesures et d’outils qui se sont affinés avec le temps, au gré de l’évolution du profil des cédants et des repreneurs. Il y a d’abord, les Points accueil installation-transmission. Présents dans 90 % des départements, ce sont les lieux d’accueil privilégiés d’une part des candidats à l’installation et d’autre part des exploitants souhaitant s’informer sur la cessation d’activité et la transmission. Parallèlement, le Répertoire départ installation (RDI) est un outil précieux mis en place par l’ensemble des chambres d’agriculture. « C’est un dispositif de mise en relation pour favoriser la transmission des exploitations agricoles en mettant en relation les porteurs de projet à l’installation individuelle ou collective et les exploitants désireux de trouver un repreneur ou un associé », précise Laurence Romanaz, chargée de mission installation à la chambre régionale d’agriculture. L’ensemble des offres sont disponibles via la plateforme www.repertoireinstallation.com

Sophie Chatenet