FILIÈRE
La situation « n’est plus tenable » pour les éleveurs de porcs

La filière porcine française est dans « la tourmente et très inquiète pour son avenir », a indiqué le mercredi 24 novembre Thierry Meyer, président d’Inaporc, l’interprofession porcine. Les éleveurs doivent faire face simultanément à une hausse du coût des aliments et à une baisse du prix de vente de leur production.

La situation « n’est plus tenable » pour les éleveurs de porcs

Les coûts des aliments, qui représentent 75 % des coûts de production, en hausse constante depuis 2017, ont « explosé » depuis 2020. Pendant ce temps-là, le prix payé au producteur a perdu 28 % de sa valeur en 24 mois. Il est passé de 1,70 euro le kilo en décembre 2019 à 1,23 euro le kilo à la mi-novembre 2021. Plusieurs raisons expliquent cette baisse des cours : la Chine, importante destination à l’exportation pour la France, a diminué ses importations. Son projet est de relocaliser sa production de porcs. Par ailleurs, l’Allemagne, touchée par la fièvre porcine africaine, est contrainte de réduire son grand export, encombrant ainsi le marché de l’Union européenne. « Cet effet ciseau est intenable pour les éleveurs », indique François Valy, président de la Fédération nationale porcine. « Ce que vivent les éleveurs depuis des mois, et qui risque de se poursuivre début 2022, n’est pas tenable », confirme Thierry Meyer. Les pertes, pour un « élevage moyen » pourraient s’élever à 120 000 euros sur six mois. Malgré ces difficultés, la filière doit relever un nouveau défi : la fin de la castration à vif au 1er janvier 2022. Les professionnels se sont mobilisés pour trouver des alternatives notamment en formant les éleveurs aux techniques de l’anesthésie locale. Mais cela aura aussi un impact sur les coûts de production.