Energie
Eleveur, céréalier, apiculteur et producteur... d'énergie

Tristan Spinelli, éleveur et céréalier à Thodure, est sur le point de construire un nouveau bâtiment qui lui permettra d'augmenter son troupeau, d'améliorer ses conditions de travail et de produire de l'énergie photovoltaïque.
Eleveur, céréalier, apiculteur et producteur... d'énergie

Tout avait été mûrement réfléchi et préparé.

Il ne manquait que la signature des derniers documents administratifs pour que les travaux démarrent et permettent à Tristan Spinelli, éleveur de vaches allaitantes à Thodure, la construction de son nouveau bâtiment d'élevage (une stabulation de 2 500 m², accompagnée d'un bâtiment de stockage de fourrage de 1 500 m², d'un autre dédié à l'apiculture de 700m² et d'un dernier de 700 m² destiné au stockage de matériel) équipé de panneaux photovoltaïques.

Mais l'épidémie de Covid-19 a mis en suspens la mise en œuvre du projet. Elle devrait reprendre son cours prochainement.

Démarche globale

Installé depuis 2014, le jeune homme ne manque pas d'idées et a fait évoluer son exploitation, l'EARL « Le mas des sables », au gré des aléas et des opportunités rencontrés.

Aujourd'hui, Tristan Spinelli élève 30 mères aubrac et 15 charolaises au sein d'une surface de 148 hectares (108 de prairies et de fauches et 40 de céréales, dont la moitié irriguée).

Pour l'agriculteur qui avait toujours eu envie de gérer un troupeau composé d'aubracs et de charolaises, la complémentarité entre les cultures et l'élevage est une évidence.

« L'élevage ne permet pas de faire fortune, mais il est intéressant pour mutualiser et réaliser des synergie », souligne-t-il.

Et comme il souhaitait que des abeilles butinent ses tournesols mais qu'il n'a pas trouvé d'apiculteur prêt à mettre ses ruches dans le secteur, il en a donc lui-même acquis 200 grâce auxquelles il pollinise et produit du miel.
Son projet de bâtiment est le fruit de nombreuses réflexions.

Celui qu'il utilise encore est vieux et plus vraiment adapté au travail et aux matériels d'aujourd'hui.

Il est devenu coûteux en termes d'entretien et il est intégré à l'habitat de son ancien associé qui ne souhaite pas vendre pour le moment.

Autant de raisons qui ont poussé Tristan Spinelli à penser à un nouveau projet qui intégrerait aussi l'atelier apicole.

L'idée de la production photovoltaïque, qui s'insère dans la démarche globale de l'exploitant qui souhaite mettre en œuvre dans sa ferme un bilan carbone le plus faible possible, s'est rajoutée, dans l'objectif d'être en adéquation avec les attentes de la société.

En outre, le projet s'avère plus rentable ainsi.

Appels d'offre

Accompagné par la coopérative Dauphinoise, il a porté son choix sur l'entreprise « Terre et lac » qui lui permettait d'être propriétaire du bâtiment et du photovoltaïque.

« La contractualisation que je réalise pour 20 ans avec cette société par un système d'appel d'offres me laisse déposer le permis de conduire, construire le bâtiment, poser les panneaux photovoltaïques et revendre l'électricité », explique Tristan Spinelli.

Ces appels d'offre font partie d'un dispositif de soutien aux installations photovoltaïques de puissance supérieure à 100 kWc. Ce mécanisme consiste pour les candidats à répondre à un cahier des charges et à proposer un « prix d'achat ».

Proposés par la CRE (Commission de régulation de l'énergie), les lauréats sont désignés par la DGEC (Direction générale de l'énergie et du climat).

En tant qu'exploitant désirant construire une unité de production, Tristan Spinelli peut participer à ce dispositif.

La construction du bâtiment a été estimée à 1,5 million.

« C'est un investissement financier conséquent mais sa rentabilité doit me permettre de financer l'installation, les bâtiments et l'équipement intérieur », assure le jeune agriculteur qui a aussi fait une demande d'aide PCAE (Plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles).
Son projet a été récompensé par le Prix d'excellence agricole et rurale, organisé par Terre dauphinoise.

Isabelle Brenguier