NÉGOCIATIONS
Ukraine : mois décisif pour l’élargissement

L’Union européenne espère accélérer sur le processus d’élargissement de l’UE à l’Ukraine. À ce titre, le mois de juin devrait être clé pour l’adoption du cadre de négociation avec pour objectif de démarrer les discussions avant le début de la présidence hongroise du second semestre 2024.

Ukraine : mois décisif pour l’élargissement
Les travaux préparatoires au lancement des discussions formelles d’adhésion de l’Ukraine à l'UE sont en voie d’accélération. ©Maison-des-drapeaux

Les travaux préparatoires au lancement des discussions formelles d’adhésion de l’Ukraine sont en voie d’accélération. Le dossier est arrivé sur le bureau des ambassadeurs des États membres de l’UE (Coreper), et le cadre de négociation a été abordé pour la première fois à l’occasion de leur réunion du 29 mai. Les discussions sont amenées à se poursuivre. Pour la Belgique, qui assure la présidence du Conseil de l’UE jusqu’à la fin du mois, l’idée est de clore les discussions sur le mandat de négociation le plus rapidement possible afin de disposer de suffisamment de temps pour lancer la première conférence intergouvernementale avant la fin de sa présidence. En termes de calendrier, la Belgique vise une première réunion de cette conférence le 25 juin, en marge du Conseil Affaires générales. Le sommet européen des 27 et 28 juin devrait être l’occasion pour les chefs d’État et de gouvernement de faire un éventuel premier bilan des discussions. Dans ce contexte, une douzaine d’États membres de l’UE se seraient exprimés en faveur d’une accélération de l’adoption du cadre de négociation pour l’Ukraine (mais aussi de la Moldavie) dans une lettre du 5 juin à l’attention de la présidence belge du Conseil de l’UE. L’Allemagne, l’Estonie, la Finlande, le Portugal, de la Lettonie, de la Pologne, de la Lituanie, la République tchèque, la Roumanie, la Suède, la Slovénie, la Slovaquie y souligneraient ainsi la nécessité d’aller de l’avant dans ce dossier.

Discussions à venir

Il faut dire que l’ombre de la Hongrie, qui assurera la présidence du Conseil à compter du 1er juillet (et jusqu’au 31 décembre), plane sur la suite du processus. Budapest a déjà exprimé de fortes réticences sur l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, en raison de son positionnement controversé vis-à-vis de Moscou, et le sujet de l’élargissement risque de disparaître de l’agenda. Autres pourparlers dans le viseur : la révision des relations commerciales entre les deux parties. La prolongation des mesures commerciales autonomes pour l’Ukraine (avec le mécanisme de frein d’urgence) officiellement d’application depuis le 6 juin, Bruxelles devrait donc, comme prévu, prochainement entamer des consultations avec l’Ukraine. Dans cette optique, la déclaration de la Commission européenne s’engageant en ce sens a été publiée au Journal officiel de l’UE le 3 juin. Un dialogue à venir auquel les secteurs agricoles des deux côtés espèrent pouvoir contribuer et sur lequel, ils aimeraient influer.

F.M