Rendez-vous de l'agriculture
Du champ de foire au salon professionnel

Isabelle Doucet
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Les Rendez-vous de l’agriculture se dérouleront les 16 et 17 septembre à Beaucroissant. Au programme : des démonstrations, des conférences, des expositions, des rencontres avec toutes les OPA, des remises de prix et le concours Charolais Sud-Est.

Du champ de foire au salon professionnel
Démonstration de broyage par la chambre d'agriculture.

Pas moins de 50 exposants, des dizaines de conférences, des démonstrations de matériel, une Nuit de l’agriculture : les Rendez-vous de l’agriculture, qui se dérouleront les 16 et 17 septembre à Beaucroissant ont pour ambition de devenir un événement incontournable du monde agricole isérois, voire supra départemental.
Car, après deux annulations de Foire de Beaucroissant de printemps et deux annulations de la grande foire d’automne, la commune de Beaucroissant et la profession agricole ont souhaité pallier ce cruel manque de rencontre agricole.

Rencontre professionnelle

Imaginé dès le printemps, le projet a maturé cet été quand les feux se sont mis au vert pour espérer organiser une rencontre professionnelle en septembre quand bien même la Foire ne se tiendrait pas.
A la manœuvre, la commune de Beaucroissant, le Conseil de l’agriculture départementale représentant les organisations professionnelles agricoles, Agrivillage et les éleveurs de Charolais Sud-Est. 

Retour à Beaucroissant

Les organisateurs tiennent à souligner que toutes les OPA, sans exception, seront présentes, preuve d’un besoin impérieux pour tous les professionnels, métiers de la vente, du conseil comme pour les agriculteurs de se retrouver physiquement dans une manifestation pour échanger « de bugne à bugne ».
Tout au long des deux jours, le concours charolais Sud-Est tiendra le haut du ring. Avec 150 animaux inscrits, ce temps fort marque les grandes retrouvailles des éleveurs allaitants de la région.
Le syndicat ovin et l'Union avicole de l'Isère ont aussi tenu à être de retour sur le champ de foire transformé en salon professionnel.
Une trentaine de concessionnaires de matériel agricole seront aussi présents.
Car la manifestation ne revêt par le caractère grand public habituel des foires de Beaucroissant mais reste un Rendez-vous dédié au monde agricole. 

Conférences, ateliers, démonstrations

Les conférences, les ateliers thématiques et démonstrations de matériel s’enchaîneront au rythme soutenu de toutes les demi-heures.
Ainsi, la chambre d’agriculture de l’Isère proposera une démonstration de broyage (jeudi à 10h et 15h ; vendredi à 15h) pour réaliser des plaquettes pour les appareils de chauffage.
« Nous présenterons deux gros broyeurs à plaquette bois, explique Robinson Stieven, conseiller à la chambre d’agriculture, celui de la Cuma départementale énergie bois et celui de l’ETA VMC bois. Le but est de montrer le matériel et le produit qui sort du broyeur. »
Très impressionnants, ces broyeurs parviennent à déchiqueter des arbres entiers. « Cette présentation est une partie de l’atelier filière bois destinée à montrer l’intérêt du broyage pour valoriser la filière bois. Ces nouveaux outils permettent de gagner du temps et valorisent tout type de sections, y compris les petites branches », ajoute le conseiller. Il présente le double avantage de la production de plaquettes utilisée pour le chauffage mais aussi pour la litière des animaux avec des usages concluants.
La filière de compostage s’intéresse à cette dernière ressource car le fumier de plaquettes forestières présente des caractéristiques ligneuses intéressantes.
La ressource en bois est issue autant des forêts que des haies et permet son optimisation. La démonstration est d’autant plus pertinente que le Plan de relance concernant la plantation de haies a rencontré un succès bien au-delà de l’enveloppe allouée.

La vie de l’exploitant et de son exploitation

Les conférences seront nombreuses couvrant un vaste champ de la vie de l’agriculteur et de l’exploitation.
Le Crédit agricole Sud Rhône Alpes, le Crédit agricole Centre et Cerfrance s’intéresseront, chacun à leur niveau, à la transmission des exploitations.
La Safer se penchera sur le prix du foncier, le Pôle agroalimentaire parlera de commercialisation, la MSA du répit et de la maladie de Lyme et le GDS de la besnoitiose.  
« Nous proposerons de faire un focus sur l’embauche par le biais d’un groupement d’employeurs, détaille pour sa part Lilian Poncet, responsable du service Agriemploi de l'Isère. Nous présenterons quels sont les avantages qu’il y a à passer par un groupement plutôt que se débrouiller seul avec ses salariés. »
L’atelier est baptisé « 7 bonnes raisons pour passer par un groupement d’employeur ». Très synthétique, la présentation est étayée par une petite vidéo en motion design.
« Car on apprend à devenir employeur », insiste le responsable. Les exploitations de moyenne et grande taille sont particulièrement concernées par la question de l’emploi. « Mais même les petites qui ont recours à l’emploi partagé », poursuit-il.  
Sécuriser les contrats, éviter le travail au noir, assurer les payes, ouvrir des droits à ses salariés, se dégager des tâches administratives : Lilian Poncet énumère la liste des avantages. « Il y aussi des conduites induites et des gains même si au départ cela peut paraître cher d’adhérer. » Il assure que le chef d’exploitation y gagne une certaine plus-value grâce à « ce système souple et sécurisant ».
Il ajoute : « A l’usage, c’est un système qui roule. Les employeurs apprennent à se connaître et cela crée une dynamique locale et départementale. » Pour l’employeur qui fait le choix de s’impliquer dans un groupement, le retour sur investissement est garanti tant il participe à la dynamique d’un système « qui depuis 10 ans a prouvé sa capacité à fonctionner ». 
Car l’innovation est aussi sociale en agriculture et ces journées professionnelles sont aussi destinées à mettre l’accent sur ce qu’il se fait de mieux.

Prix de l'Excellence

Des thèmes qui attirent particulièrement les jeunes publics des MFR et lycées agricoles, très nombreux à s’inscrire pour découvrir les métiers ou participer au concours de pointage.
Le point d’orgue sera atteint par la remise des Prix de l’Excellence agricole et rurale, jeudi à 18h30. Organisée par Terre Dauphinoise, cette troisième édition rassemblera une dizaine de partenaires et autant de lauréats, tous plus créatifs, innovants, entreprenants et s’investissant pour faire évoluer l’agriculture dans tous les domaines.

Isabelle Doucet

 

 

En pratique : 
La Nuit de l'Agriculture à Beaucroissant en 2019.

En pratique : 

Rendez-vous de l’agriculture, jeudi 16 et vendredi 17 septembre à Beaucroissant, à partir de 9h.
Evènement professionnel gratuit.
Parking et restauration (à midi au chapiteau Charolais Sud-Est) payants.
Pass sanitaire ou test PCR et port du masque obligatoires.
Possibilité de test rapide sur place, mais nécessité de disposer d’un smartphone.
Informations : 04 76 65 34 97 ou [email protected]
Nuit de l’agriculture : jeudi 16 novembre à 20h
Participation : 25 euros. Inscription auprès de Charolais Sud-Est.

Besnoitiose : les nouveaux outils de dépistage

Incurable mais peu mortelle, la besnoitiose est une maladie parasitaire en constante progression qui peut engendrer de lourdes pertes économiques dans les élevages (avortement, perte de production, non-valeur à la vente…). Elle se propage par les mouvements d’animaux (achats et rassemblements), mais peut également être diffusée par les piqûres de mouches et de taons. Comme il n’existe aucun vaccin ni traitement, le seul moyen de lutter efficacement contre la maladie est d’effectuer un dépistage précoce (avant que les signes cliniques ne surviennent) et d’éliminer les cas positifs.

En Isère, les cheptels sont majoritairement sains. Pour qu’ils le restent, le GDS de l’Isère propose de faire le point sur les nouveaux outils permettant de détecter précocement la maladie lors des Journées de l’agriculture de Beaucroissant. « L’enjeu pour nous est de sensibiliser les éleveurs dont les cheptels ont moins de 10% d’animaux infectés, précise Grégoire Malaval, le directeur du GDS. Car plus le dépistage est précoce, plus le plan d’assainissement est rapide et efficace. » Recherche d’anticorps dans le tank à lait, test PCR sur biopsie cutanée, test des bovins de moins de six mois… : les solutions existent. Reste à s’en emparer.
Le GDS va les présenter lors de deux mini-conférences qui se tiendront jeudi 16 et vendredi 17 septembre à 15 h 30 à Beaucroissant.

MB 

Les partenaires et lauréats de la dernière édition du Prix de l'Excellence agricole et rurale.