Formation
Les étudiants de BTS préparent leurs concours d'entrée aux écoles d'ingénieurs

Isabelle Brenguier
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Présent dans 22 établissements de la région Auvergne-Rhône-Alpes, le dispositif « Past’Aura » permet à des élèves de BTS d’intégrer des écoles d’ingénieurs sans passer par des classes préparatoires. Le dispositif est utilisé parl le lycée agricole de la Côte-Saint-André.

Les étudiants de BTS préparent leurs concours d'entrée aux écoles d'ingénieurs
Noémie Journet et Marie Bourgeois en ACSE2 et Léa Chiron, Anaïs Val et Alexandra Martin en APV2, étudiantes au lycée agricole de La Côte-Saint-André, sont cette année, candidates aux concours en école d'ingénieurs.

Les classes préparatoires sont parfois considérées comme la voie royale pour intégrer les écoles d’ingénieurs et vétérinaires. Ce ne sont pourtant pas les seules. D’autres passerelles existent. Elles permettent à des jeunes qui n’y avaient pas pensé - ou qui n’auraient pas osé - de s’engager dans ces écoles. C’est le cas de « Past’Aura », un dispositif qui s’adresse aux étudiants en BTS et BTSA et leur permet d’être accompagnés pour bien préparer leurs candidatures.

Réelle opportunité

Le lycée agricole de La Côte-Saint-André a intégré cet appel à projets en septembre dernier pour ses BTS PA « Productions animales », APV « Agronomie, productions végétales » et Acse « Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise ».

Mais dans les faits, l’établissement l’avait déjà expérimenté depuis plusieurs années. Car, depuis 2016 que les écoles d’ingénieurs ouvrent certaines de leurs formations en apprentissage à des étudiants de BTS, de DUT et de licences professionnelles, l’équipe enseignante du lycée s’est engagée pour aider les jeunes qui le souhaitent, à intégrer ces écoles.

« Chaque année, nous avons des élèves qui ont le potentiel pour étudier en école d’ingénieurs. Nous les informons de cette possibilité et s’ils sont intéressés, les accompagnons dans leur cursus. Après plusieurs années d’engagement et une douzaine de jeunes qui ont intégré les écoles d’ingénieurs par cette voie, nous constatons qu’elle constitue une réelle opportunité pour eux. Les épreuves sont certes un peu difficile, mais accessibles avec une préparation », assure Emilie Fontaine, directrice adjointe du lycée agricole de La Côte-Saint-André. « Le taux de réussite de 78 % que nous enregistrons nous montre tout l’intérêt de ce dispositif », poursuit la responsable.

Il est d’autant plus intéressant qu’il permet à l’apprentissage d’être présent dans la totalité d’un parcours, du Bac pro à l’école d’ingénieurs.

Sans contrainte

Concrètement, les jeunes sont intégrés dans leur classe de BTS et, soutenus par leurs professeurs, travaillent en plus sur leur candidature. De septembre à décembre, ils préparent leur dossier avec projet professionnel, CV et lettre de motivation.

Ensuite, de janvier à début mars, ils se concentrent sur l’épreuve écrite. En s’appuyant sur un article de vulgarisation scientifique, les élèves doivent le synthétiser et donner leur point de vue sur une thématique voisine. En parallèle, ils préparent leur épreuve d’anglais. Enfin, durant le mois de mars, ils travaillent sur les entretiens oraux avec différents professeurs.

Comme l’indique Edwige Laffond, professeur de philosophie qui soutient le dispositif, « les élèves engagés sont accompagnés et soutenus mais nullement obligés d’aller au bout de la démarche. Ils utilisent les outils que nous mettons à leur disposition et vont et viennent librement, sans contrainte. Mais ils doivent fournir un important travail personnel ».

Âgé de 20 ans, Florian Lemoine a profité de « Past’Aura » dans le cadre de son BTS Acse l’année dernière, au lycée de La Côte-Saint-André. Avant de s’installer en vaches laitières ou allaitantes, il voulait continuer ses études.

Comme il avait le sentiment de disposer de suffisamment de connaissances dans le domaine de l’élevage et qu’il souhaitait aller plus loin en agronomie, il a voulu tenter les concours d’écoles d’ingénieurs.

Grâce à la préparation qu’il a eu, il a obtenu son ticket d’entrée pour « Bordeaux Sciences Agro », où il est en première année d’école d’ingénieurs. Très content de son parcours, il assure que « c’est super de pouvoir rentrer en école d’ingé après un BTS. Même si certaines matières sont un peu difficiles, dans l’ensemble, on arrive à suivre ».

Isabelle Brenguier