SAFER
La consommation foncière masquée prend de l’ampleur

Selon la FNSafer, la consommation foncière concernerait 17 300 ha en 2022, et serait une nouvelle forme d’artificialisation.

La consommation foncière masquée prend de l’ampleur
Selon la FNSafer, 17 300 ha sont concernés par la consommation foncière masquée en 2022. ©Pixabay

La consommation foncière masquée consiste en l’achat de terres agricoles pour d’autres utilisations, comme le loisir, la mise à distance du voisinage, le stockage de matériaux et autres détournements d’usage ou à titre spéculatif. Échappant jusqu’alors aux observatoires fonciers, il s’agit d’une consommation dite « masquée ». Mais la FNSafer arrive aujourd’hui à en mesurer l’ampleur. Selon elle, 17 300 ha sont concernés en 2022. Un chiffre en hausse par rapport aux quelque 10 000 ha du début de la précédente décennie. « Les années Covid ont vu une accélération du phénomène, avec de nombreuses acquisitions à la campagne de la part d’urbains », a indiqué Nicolas Agresti, directeur du service Études, veille et prospective. Selon lui, la consommation foncière masquée concerne « souvent des secteurs touchés par l’artificialisation », ainsi que « les deuxièmes et troisièmes couronnes des pôles urbains ». Les zones touristiques des côtes de la Méditerranée et de l’Atlantique, les bocages dans l’Ouest sont très concernés. À l’inverse, les plaines céréalières du Nord ou la Bretagne, là où l’agriculture est très présente, apparaissent moins touchées. Des parades sont mises en œuvre. « La Safer propose un cahier des charges qui oblige l’acquéreur à mettre les terres à disposition d’un agriculteur », a indiqué Bertrand Lapalus, président du comité technique Safer de la Loire. Autre solution, des conventions de veille foncière permettent d’informer en temps en réel les collectivités sur les projets de cession de biens.

J-C.D