Aides européennes
Bruxelles vigilante sur les appels à consommer des produits agricoles nationaux

Alors que plusieurs ministres demandent des dispositifs d'aides complémentaires, le commissaire européen à l'Agriculture invoque un manque de fonds.
Bruxelles vigilante sur les appels à consommer des produits agricoles nationaux

Le commissaire européen à l'Agriculture, Janusz Wojciechowski, a prévenu les ministres de l'UE, le 13 mai à l'occasion d'une réunion par visioconférence, qu'il se montrerait très vigilant sur le respect du marché unique alors que de nombreux États membres ont lancé des appels en faveur de la consommation de produits agroalimentaires locaux. « Ces appels ont été lancés alors qu'aucun problème d'approvisionnement durable, aucune pénurie alimentaire ni aucune augmentation durable des prix des denrées alimentaires n'ont été observés en Europe depuis le début de la crise actuelle », a souligné le commissaire.

Signe de redressement

Par ailleurs, plusieurs ministres (France, Pologne, Italie, République tchèque, Pays-Bas...) ont demandé des mesures supplémentaires, à celles déjà mises en place depuis début mai, notamment pour les secteurs de la viticulture, du veau, de la volaille ou de l'horticulture. Mais Janusz Wojciechowski a rappelé que les fonds manquaient pour lancer des dispositifs complémentaires et qu'il était quasiment trop tard - et de toute façon pas préférable - pour recourir à la réserve de crise agricole de 478 Mio €. Il a indiqué que « les premiers signes montrent déjà que le marché se redresse en partie. La chute des prix de certains produits laitiers et bovins a été stoppée ».

Source : Agrafil

 

La France opposée à l'utilisation de la réserve de crise de la Pac

Lors du Conseil des ministres de l'Agriculture de l'UE le 13 mai, le ministre français Didier Guillaume a « annoncé au nom du gouvernement que la France était opposée à l'utilisation de la réserve de crise ». C'est ce qu'il a rapporté lors de son audition, le même jour, devant les députés de la commission des Affaires européennes.
Pas de sens
Les fonds de cette réserve sont « directement pris sur le premier pilier », a fait valoir le ministre. « Or, nous dépensons totalement le premier pilier, cela veut donc dire faire baisser les aides directes aux agriculteurs pour leur redonner des aides. Ça n'a pas de sens. »
Budget à part
Paris s'est dit favorable à une réserve de crise dotée d'un « budget à part », « indépendant des paiements directs ». Par ailleurs, Didier Guillaume a estimé que les mesures d'intervention sur les marchés adoptées par Bruxelles le 4 mai sont « loin du compte ». Lors du Conseil des ministres européens, le locataire de la Rue de Varenne a demandé à « aller plus loin » en actionnant les aides au stockage privé pour le veau, les volailles et la pomme de terre de transformation. Il a également plaidé pour des mesures de soutien aux filières viticole (face au Covid-19 et à la taxe Trump), brassicole et cidricole, ainsi qu'un « mécanisme spécifique pour l'horticulture ».
Source : Agrafil