Élevage
« Le mohair, c’est le plus haut standard de qualité »

Éric Galaup est le propriétaire de la ferme Mohair des Petites roches en Chartreuse et ouvre les portes de son exploitation. 

« Le mohair, c’est le plus haut standard de qualité »
Éric Galaup participe aux rencontres vis ma vie d'agriculteur.

« Je me suis retrouvé là un peu par hasard », plaisante Éric Galaup. Ancien garagiste, il a acheté un terrain et un couple de chèvres, un mois plus tard, il se retrouve avec une naissance. En 2017, son voisin prend sa retraire et lui demande s’il souhaite prendre le flambeau de son exploitation. Sans hésitation, il accepte et devient éleveur de chèvres angora. Situé à Saint-Hilaire du Touvet, il travaille avec sa compagne. Ils tiennent ensemble leur petite boutique de produits dérivés du mohair. Il est possible de retrouver des pulls, écharpes, plaid, chaussettes, gants et même pelotes à tricoter, de toutes les couleurs et de tous les styles. 
Il s’occupe désormais de 25 femelles et 25 mâles. Pour les mâles, seulement 5 ne sont pas castrés pour permettre la reproduction. Le temps de gestation est de cinq mois. Entre janvier et mai, les chèvres donnent naissance à un ou deux chevreaux. 
 
La chèvre angora, rare en France
 
« Nous ne sommes qu’une centaine d’agriculteurs en France à travailler avec ces chèvres », précise Éric Galaup. Un travail donc peu reconnu et pratiqué. La chèvre Angora, produit une laine : le mohair. Elle a un caractère très grégaire, souvent trompeur et fantasque. Son poil est long, fin, soyeux, en vague et bouclé. Elle s’adapte à tous les milieux, même si les femelles n’apprécient guère l’herbe mouillée. Le temps de gestation est d’environ cinq mois. À la naissance, le petit pèse entre 2,5 et 3 kg. Adulte elle peut atteindre les 50 kg. 
La tonte se déroule deux fois par an, dès 6 mois. Éric Galaup ajoute : « Il faut que le tondeur soit calme et détendu pour que l’animal ait confiance ». En moyenne, par an, une chèvre produit 4 kg de mohair brut. Pour ses bêtes, Éric Galaup fait appel à un tondeur professionnel. « C’est mieux parce qu’il ne faut pas faire de fausse coupe. Le mohair fonctionne et s’utilise avec la longueur ». La tonte a lieu le 21 août prochain à la ferme et est ouverte au public
 
La transformation du mohair
 
En 2016, le label Mohair ferme de France est créé. C’est un des meilleurs au monde et « le plus haut standard de qualité ». Cette laine peut être déclinée sous plusieurs formes : vêtements, écharpes, plaide… Elle apporte chaleur, douceur et couleur. Pour ce faire, les producteurs utilisent autant les poils des mâles que des femelles. Ils sont classés en neuf catégories du plus fin ou plus jarreux, c’est-à-dire au plus dur, plutôt utilisé pour les ballerines et charentaises. Lors de sa transformation, le mohair fait face à une norme d’exigence de la Sica (Société d’intérêts collectif agricoles) : contrôle de l’étiquetage, origines des matières ajoutées... Le groupe, propriétaire de la marque « Mohair des fermes de France » se situe à Castres depuis 1985. Il vérifie si le tri est conforme et met en avant des caractéristiques des poils. Le tri s’effectue suivant les fibres. « Les plus fines sont utilisées pour les articles qui se portent à même la peau, les plus gonflantes pour les plaids. » Après ces résultats, l’éleveur peut ensuite, travailler sur le capital héréditaire de la chèvre. 
Avant de donner naissance à un pull ou une écharpe, le mohair suit plusieurs étapes. La première est le lavage dans plusieurs bains savonneux afin d’enlever les impuretés. Ensuite, la laine est ouverte par cardage, puis rassemblée en ruban. Il n’est pas utilisable tel quel. Parfois, elle est teinte par un teinturier professionnel. Ces teintures permettent de créer à l’infini et pour tous les styles. Enfin, le tissage conclut le produit. Une dernière vérification termine les étapes et permet la mise en place de l’étiquette garantie origine et qualité. 
 
Léna Peguet

Retrouvez le site de la ferme ici