Elevage
Les éleveurs de charolaises et de limousines isérois aiment se défier en concours
Les éleveurs de charolaises et de limousines se sont réunis pour organiser un concours d’animaux pendant la Finale départementale de labour le 2 septembre à Sardieu.
Selon David Rivière, président du syndicat isérois de la race charolaise, « la génétique est le premier levier pour augmenter le revenu ». Et les concours d’animaux représentent un bon moyen de se confronter entre éleveurs et de faire progresser les qualités de son troupeau.
C’est pourquoi les syndicats de races charolaises et limousines organisent les années sans concours départemental d’élevage, un concours entre eux. Se réjouissant de l’invitation des JA, ils ont dressé leur ring dans l’enceinte du site de la Finale départementale de labour. 60 charolaises et 50 limousines, appartenant à 25 éleveurs, y ont participé.
Et même si chacun est attaché à sa race, les deux syndicats et leurs éleveurs se témoignent beaucoup de respect, de l’amitié même. « Nous sommes tous des éleveurs passionnés. Chacun travaille à sa façon. Il n’y a pas de concurrence entre nous. Nous avons du plaisir à nous retrouver », indique David Rivière.
Au top
Pour Guillaume Argoud, éleveur de charolaises et céréalier à Pommier-de-Beaurepaire, le concours de Sardieu était le premier auquel il participait. Il a connu le milieu grâce à Laurent Michel, éleveur de limousines à Primarette et président du syndicat limousin. Mais jusqu’à présent, il n’avait jamais osé se lancer.
La proximité du lieu de concours de son exploitation, l’envie de comparer son élevage, sa participation au contrôle de performance depuis quelques années, ont eu raison de ses craintes et l’ont incité à amener trois bêtes. Une a fait deuxième de section et une autre troisième.
« C’est beaucoup de stress et de travail. Surtout quand on est seul dans son exploitation. Ce n’était pas tant le commentaire des jurys qui m’inquiétait que le comportement de mes animaux. Je voulais qu’ils soient au top. Mais ils se sont bien comportés. Je suis soulagé. Je vais bien dormir cette nuit. Je sais que j’ai du boulot pour améliorer mon élevage, mais je suis content de ma journée »
IB
Une vente aux enchères de charolaises et de limousines en Isère
Les syndicats de races charolaise et limousine ont organisé une vente aux enchères. La pratique a plu autant aux éleveurs qu’au public qui y a assisté.
Ce fut un spectacle vivant et sympathique à regarder. Mais pas seulement. La première vente aux enchères de bovins organisée en Isère par les syndicats de race charolaise et limousine, le 2 septembre à Sardieu, dans le cadre de la Finale départementale de labour, fut aussi commerciale. Même si le département de l’Isère ne se situe pas dans un berceau de race habitué à ce type de pratiques, les éleveurs s’y sont essayés. Pour preuve, sur les 25 animaux mis au catalogue, sept reproducteurs ont été vendus.
L’exercice est bien encadré. Pendant que le pedigree de la bête est affiché sur un écran et que ses qualités sont énoncées au micro, son propriétaire l’a fait défiler sur un ring de présentation. Les acheteurs potentiels qui s’étaient fait connaître en amont pour se faire équiper d’un boîtier électronique, ont un temps limité pour enchérir.
Chaque fois qu’une nouvelle enchère est faite, le temps est réinitialisé, permettant aux autres acheteurs de pouvoir surenchérir s’ils le souhaitent. Mais une fois que le compte à rebours est écoulé, que l’animateur a clamé : « adjugé, vendu », plus personne ne peut enchérir. La vente aux enchères de charolaises et de limousines a été animée par Martial Tardivan, directeur de la Sicafome (1). Elle était possible en présentiel, mais aussi à distance.
« Une bonne affaire »
Si certains éleveurs avaient fait des repérages en amont sur le catalogue réalisé pour la vente, d’autres n’avaient pas du tout imaginé y participer, mais sont quand même repartis avec une bête. C’est le cas de Guillaume Argoud, éleveur de charolaises à Pommier-de-Beaurepaire, qui a acheté un taureau à 2 500 euros, sa mise à prix. « Je suis 100 % en insémination artificielle. Mais pour « resuivre » des inséminations qui n’ont pas fonctionné, je me suis dit que cela pouvait être intéressant. Conseillé par d’autres éleveurs, je me suis laissé tenter. Je pense que j’ai fait une bonne affaire », estime-t-il.
(1) Société d’intérêt collectif agricole des foires organisées de Moulins-Engilbert (Nièvre) qui gère les ventes du Marché au cadran et qui a pour objectif de valoriser la production locale par le biais de ventes aux enchères électroniques.
Isabelle Brenguier