JA
L’installation oui… à condition qu’elle soit vivable, rentable et accompagnée

Avec 800 installations aidées par an, Auvergne-Rhône-Alpes est l’une des régions qui installe le plus. Présents au Sommet de l’élevage, les JA attendent un accompagnement fort de l’Etat et des prix rémunérateurs.

L’installation oui… à condition qu’elle soit vivable, rentable et accompagnée
De gauche à droite : Pierre Picard, président des JA Aura, entouré de ses vice-présidents Clément Rivoire et Jérémy Jallat. ©Sophie Chatenet

Dans le hall 1 du Sommet de l’élevage, tout de rouge vêtu, le stand des Jeunes agriculteurs était pendant quatre jours le passage obligé pour les politiques et les visiteurs. En effet derrière le logo JA, l’avenir se dessine. « Pour assurer une arrivée pour deux départs, il nous faudrait dépasser les 1 400 installations aidées par an, rien qu’en Auvergne-Rhône-Alpes. A l’échelle de la France, l’objectif est de 10 000 installations annuelles d’ici 2027 », a expliqué Clément Rivoire, vice-président des JA Aura. Dans cette perspective, les responsables syndicaux attendent de l’Etat un engagement fort sur la dotation jeune agriculteur, le maintien des services publics en milieu rural et la concrétisation de loi Egalim 2 par une juste rémunération des producteurs.

Cédant et repreneur : un pas vers l’autre

« Nous avons bataillé pour bannir l’utilisation du drapeau tricolore si les matières premières ne sont pas françaises. Désormais, il faut aller plus loin au niveau européen en interdisant d’importer les produits étrangers qui ne respectent pas les normes européennes », a par ailleurs tenu à rappeler Jérémy Jallat, vice-président des JA Aura. Sur l’installation, cheval de bataille du syndicat, Pierre Picard, président des JA Aura, a expliqué  qu’il s’agit là d’un combat de tous les instants : « 3,25 % du budget de la PAC a été sanctuarisé en faveur de l’installation. Nous avons bénéficié d’une écoute attentive auprès de députés européens pour y parvenir. Aujourd’hui, des incertitudes subsistent quant au fonds Feader avec un désengagement de l’Etat. Le conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes nous a indiqué vouloir maintenir une DJA élevée mais à budget constant, cela impliquera de rester vigilants sur les autres lignes d’investissement ». Pour susciter ou consolider des vocations, là où offre de reprise et demande des porteurs de projet ont souvent du mal à coïncider, les JA plébiscitent le stage agricole. « C’est un bon début pour créer du lien et faire évoluer une utopie vers un projet réaliste. Plus que jamais, cédants et repreneurs doivent faire preuve de souplesse. Au repreneur de s’adapter à certaines contraintes et au cédant d’accepter de voir évoluer son système », a analysé Jérémy Jallat.

Sophie Chatenet