FILIÈRE
La contractualisation obligatoire en bovins viande dès 2022

La contractualisation obligatoire interviendra dès 2022 en bovins viande, soit un an plus tôt que prévu, a annoncé le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie le 5 octobre au Sommet de l'élevage.

La contractualisation obligatoire en bovins viande dès 2022
Julien Denormandie lors de son déplacement au Sommet de l'élevage le 5 octobre. ©Min_Agriculture

Marché au vert en viande bovine, proposition de loi (PPL) Egalim 2 finalisé : les éléments étaient réunis pour une visite ministérielle sans heurt au Sommet de l'élevage le 5 octobre. Aucune annonce n'était attendue au Salon de Cournon-d'Auvergne, ce qui n'a pas empêché Julien Denormandie d'y accélérer le calendrier d'application d'Egalim 2 en viande bovine. « Mon objectif c'est d'avancer la mise en œuvre au 1er janvier 2022 pour la contractualisation avec les jeunes bovins (JB), les génisses », a-t-il indiqué. Egalim 2 prévoit que la contractualisation sera obligatoire au 1er janvier 2023. Mais « elle donne la possibilité par décret d'avancer la mise en œuvre » dans les filières, a rappelé Julien Denormandie lors d'un échange avec les éleveurs.

« Compliqué avec les marchands de bestiaux »

Par ailleurs, les contrats pourront comporter des « tunnels de prix » dans lesquels les prix seront fixés en fonction d'indicateurs de coût de production et d'indicateurs de marché. Une disposition que la filière bovine souhaiterait rendre obligatoire dans le cadre d'une expérimentation. Plus largement, le ministre a souhaité que l'application d'Egalim 2 se fasse « le plus rapidement possible ». Le texte « entrera en application dans les toutes prochaines semaines », a-t-il promis le 5 octobre. Pour la suite, « il faut continuer à mettre de la pression dans le tube pour s'assurer que tout le monde respecte les nouvelles règles du jeu », a-t-il insisté. D'après un communiqué de la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA), la contractualisation obligatoire s'appliquera au 1er janvier 2022 pour les vaches allaitantes, et au 1er janvier 2023 pour la viande de vaches laitières. Pour les broutards, elle interviendra le 1er juillet 2022. « On sait que c'est compliqué, notamment avec les marchands de bestiaux », a reconnu le ministre de l’Agriculture. « Comme c'est un débouché à l'export, les aléas du marché font que le ratio entre indicateurs de coût de production et indicateurs de marché sera probablement différent », ajoute Mathieu Theron, représentant de Jeunes agriculteurs à la FNB. Dans son communiqué, la FNB s'est félicitée de l'obligation de contractualiser, « un bouleversement des pratiques » pour la filière. D'après l'association spécialisée, « moins de 3 % des volumes font l'objet d'une contractualisation écrite ». « Les éleveurs ont été échaudés par les précédents contrats qui portaient uniquement sur les volumes et pas sur les prix, rappelle Mathieu Theron. Il y aura forcément de la pédagogie à faire. » « Nous serons aux côtés des éleveurs pour les accompagner dans ce changement d'habitudes », assure de son côté le président de la FNB, Bruno Dufayet.

YG