Incendie
Saint-Didier-de-la-Tour : solidaires face au sinistre

Isabelle Doucet
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Une chaîne humaine s’est spontanément mise en place face au terrible incendie qui a ravagé un bâtiment d’élevage à Saint-Didier-de-la-Tour. 

 Saint-Didier-de-la-Tour : solidaires face au sinistre
220 tonnes de paille sont parties en fumée (photo DR).

Il y a eu les flammes, les voisins arrivés sur-le-champ, les sapeurs-pompiers qui ont lutté des heures durant, les animaux évacués, les bâtiments détruits et une nuit de chaos.
Après le drame qui a ravagé le site de Saint-Didier-de-la-Tour où ils élevaient des veaux en intégration, les frères Alexandre et Mickael Buisson-Simon retiennent cependant le formidable élan de solidarité qui a permis de sauver le maximum d’animaux, lors de l’incendie qui s’est déclaré jeudi soir 27 janvier, vers 18 heures. 
Sur les 280 bovins de la bande en fin d’engraissement, la moitié était déjà partie à l’abattoir. « Sur les animaux restants, nous avons réussi à en sauver 108, mais 26 sont morts asphyxiés », explique Mickael Buisson-Simon.
C’est dans les bâtiments déjà en flammes que les deux frères se sont précipités pour sortir les veaux et les acheminer vers un champ voisin. Mais certaines bêtes, affolées, rentraient de nouveau dans la stabulation rendant l’opération encore plus périlleuse. 

Les pompiers sont restés sur place pendant 48 heures

« Quand nous sommes arrivés, il y avait déjà une quinzaine de personnes sur place qui couraient après les veaux », ajoute l’éleveur.
Les frères Buisson-Simon tiennent à remercier tous les fermiers alentour qui se sont précipités pour apporter leur aide. C’est le bruit des explosions de la charpente incandescente en fibrociment qui a alerté le voisinage.


« Ce sont surtout les éleveurs du coin qui ont tout vu. Mais il y avait entre 40 et 50 personnes sur place, la famille, les amis, sans compter les sapeurs-pompiers de La Tour-du-Pin, de Saint-André-le-Gaz, des Abrets et de Bourgoin-Jallieu. Ils sont restés 48 heures sur place. Car la paille, c’est très long à éteindre. Avec des pelleteuses, les pompiers n’ont pas cessé d’écarter, de secouer et d’arroser les bottes de foin pour ne pas que le feu reprenne. »
L’entreprise Drevon, qui place les veaux en intégration chez les éleveurs, a été aussi extrêmement réactive, dépêchant dans la soirée ses camions et ses chauffeurs pour évacuer les bêtes. L’entreprise Durand TP a aussi prêté main forte. 

Un préjudice énorme

« La fumée était épaisse, on n’y voyait rien. Mon frère a été blessé au visage, raconte encore Mickael Buisson-Simon. Il y avait des flammes de 2 ou 3 mètres autour du bâtiment et il était impossible de voir à l’intérieur. On est très petit face aux flammes. » Il souligne l’exploit d’être arrivé à sauver 108 bêtes grâce à la solidarité qui s’est spontanément et rapidement mise en place. 
Les deux éleveurs sont associés du Gaec du Tramoley, dont le siège d’exploitations est situé à Saint-André-le-Gaz.
L’exploitation possède un élevage de bovins viande de race charolaise et blonde d’Aquitaine ainsi qu’un atelier de veaux en intégration, situé à Saint-Didier-de-la-Tour. Les bovins arrivent sur site à 15 jours et repartent comme veaux de boucherie 150 jours après. Ils étaient logés dans un bâtiment dédié de 1 800 m2 composé d’une partie de 1 100 m2 accueillant des boxes sur aire paillée et une partie de stockage avec le fourrage de l’année. Pas moins de 220 tonnes de paille sont parties en fumée.
« Le préjudice est énorme. C’est 23 ans de travail partis en fumée », commente Mickael Buisson-Simon.
C’est la première fois que son exploitation subit un tel sinistre dont l’origine demeure inconnue. « En quelques secondes, tout bascule », ajoute-t-il en confiant qu’il n’a pas dormi pendant trois jours. Les veaux ont été placés dans des fermes alentour en attendant leur départ pour l’abattoir.

Isabelle Doucet