Contrat territorial
La biodiversité de Belledonne sous « Contrat Vert et Bleu »

Isabelle Brenguier
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Le « Contrat Vert et Bleu » du massif de Belledonne vient d’être lancé. Opérationnel pour la période 2121-2026, il vise à mettre en œuvre de nouvelles actions de préservation de la biodiversité. Dans l’attente renouvelée d’une labellisation « Parc naturel régional ». 

La biodiversité de Belledonne sous « Contrat Vert et Bleu »
Porté par l'Espace Belledonne, et notamment par son président, Bernard Michon, le " Contrat Vert et Bleu " du massif de Belledonne vient d'être lancé. En présence de nombreux élus.

Concilier la protection de la biodiversité et les enjeux socio-économiques du territoire, telle est l'ambition de l'Espace Belledonne depuis nombreuses années. Pour y parvenir, l'association qui fédère acteurs publics et privés du massif, participe régulièrement à différents programmes d'actions. Dernier en date, le « Contrat Vert et Bleu », un programme d'actions territoriales développé par la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui a pour but de « concilier la préservation de la nature et le développement des activités humaines, en améliorant le fonctionnement écologique des territoires ». 

Planifié pour cinq ans après 18 mois de phase d'étude et construit avec l'ensemble des acteurs du territoire, il a été approuvé par la Région en mai dernier. 

28 fiches actions

A l’occasion de son lancement le 29 septembre, Bernard Michon, président de l'Espace Belledonne, a mis en avant toute la richesse du patrimoine naturel de Belledonne, mais aussi sa fragilité. « Certains milieux, comme les zones humides, les tourbières, les pelouses et les coteaux secs, ainsi que les milieux rupestres d'altitude, sont particulièrement vulnérables. Ces milieux naturels sont menacés par l'abandon des pratiques agricoles, par le morcellement des milieux secs, par la gestion forestière intensive », indique-t-il. 

Motivé pour prendre en compte la globalité des problèmes, l'Espace Belledonne s’est engagé dans ce contrat vert et bleu en 2019 en commençant par réaliser une phase de diagnostic et en mobilisant de nombreux acteurs du territoire. Aujourd’hui, le projet qui s'étend dans deux départements, six intercommunalités et 79 communes, rassemble 20 maîtres d'ouvrage autour de 28 fiches actions, orientées autour de différentes thématiques comme la préservation des milieux naturels, la conciliation des usages, les connexions intra et inter massifs, l’amélioration de la connaissance, la sensibilisation et la pédagogie... Il est doté d’un budget de 4,5 millions d’euros. La Région et les départements de l’Isère et de la Savoie en sont les principaux financeurs. 

Démarche multi-partenariale

Différents élus des conseils départementaux de l’Isère et de la Savoie, de la Communauté de communes du Grésivaudan ont témoigné de leur envie de participer à ce projet. Leurs objectifs de protection de la biodiversité ont été évoqués avec des actions autour des corridors écologiques et de l’installation de détecteurs de faune. Les enjeux portant sur la préservation des pelouses qui nécessiteront la collaboration du monde agricole ont aussi été abordés. 

Ayant reconnu le massif de Belledonne comme un territoire à enjeux, la Région Auvergne-Rhône-Alpes accompagne déjà financièrement l’Espace Belledonne grâce à différents dispositifs. Selon Henri Baile, conseiller régional, « la Région félicite la démarche multi-partenariale mise en œuvre pour préparer le contrat ». Il estime que « le dispositif est très attendu car il permet de mobiliser tous les acteurs du territoire ». 

Mais les élus de l’Espace Belledonne souhaitent aller plus loin. C’est pour cela qu’en 2009, ils ont formalisé une demande de création de parc naturel régional pour le massif de Belledonne. « Nous avons étudié toutes les structures possibles. La seule qui est adaptée est le PNR », assure Bernard Michon. Le « Contrat Vert et Bleu » s’inscrit comme une nouvelle étape pour atteindre cet objectif. La demande a été renouvelée à la Région, qui doit donner sa réponse « à l’automne ». « « Le débat politique est ouvert. Les échanges sont en cours », garantit Henri Baile. 

Isabelle Brenguier