SOLIDARITÉ
Chèque alimentaire : des expérimentations locales à venir

Bercy a annoncé les premières expérimentations locales du chèque alimentaire pour les prochains mois. Premier candidat déclaré, le département du Gers qui devrait se lancer à l’automne.

Chèque alimentaire : des expérimentations locales à venir
Pour la directrice générale des Banques alimentaires, Laurence Champier, les chèques pourraient permettre de toucher de nouveaux publics comme les étudiants ou les jeunes accompagnés par les missions locales. ©Twitter

Le chèque alimentaire, promis à plusieurs reprises par le gouvernement depuis 2020, revient sur le devant de la scène. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé, le 6 mars, une expérimentation du dispositif « dans les prochains mois » au niveau local. Ces soutiens se feront « sur une base territoriale, sans doute le département, de façon à être au plus près des consommateurs et au plus près des producteurs agricoles ». « C’est une attente forte des plus démunis, des plus modestes. C’est aussi une attente forte du monde agricole », a affirmé le ministre. Une expérimentation locale du chèque alimentaire est prévue dans le deuxième volet du fonds doté de 60 M€ pour les « nouvelles solidarités alimentaires » lancé en novembre par le gouvernement. Fin février, le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe, avait précisé la composition de l’enveloppe de 60 M€ : 40 M€ seront réservés au volet national (soutien aux achats des banques alimentaires) et 20 M€ seront attribués localement pour développer des initiatives telles que « des chèques verts et solidaires comme il en existe déjà à Rennes ou à Dijon », entre autres. Pour la directrice générale des Banques alimentaires, Laurence Champier, les chèques pourraient permettre de toucher de nouveaux publics comme « les étudiants ou les jeunes accompagnés par les missions locales », mais devront rester « complémentaires » à l’aide des associations.

Le Gers se lance

Seul le Gers s’est fait connaître comme candidat à l’expérimentation du chèque alimentaire dans le cadre du fonds créé par le ministère. Le Département et Gers Solidaire, une organisation regroupant les principales associations locales de lutte contre la pauvreté, portent le projet qui sera lancé en octobre pour un an. Le chèque gersois concernera 100 familles en situation de précarité qui recevront 50 € d’aide par mois. « Les familles bénéficieront d’un bonus de 25 euros supplémentaires le mois suivant s’ils choisissent de faire leurs courses auprès des épiceries et producteurs locaux partenaires », a précisé la conseillère départementale en charge du projet, Hélène Rozis Le Breton. Au niveau national, le parlement devrait s’emparer du sujet de la monétisation de l’aide alimentaire. Les députés du groupe Écologiste-Nupes ont déposé, le 21 février, une proposition de loi (PPL) visant à « mieux manger en soutenant les Français face à l’inflation et en favorisant l’accès à une alimentation saine », avec comme mesure phare la création d’une « prime alimentation à destination des ménages en situation de précarité ». Cette prime prendrait la forme d’un « soutien mensuel pour les achats alimentaires » avec un versement automatique d’un montant de 50 € par personne. Les personnes visées seraient les bénéficiaires des minima sociaux et de la prime d’activité, soit 11 millions de Français.

Agrapresse