Jocelyn Dubost vient d'être élu à la tête du syndicat des Jeunes agriculteurs de l'Isère.
Jocelyn Dubost, la force optimiste

D'emblée, le nouveau président des Jeunes agriculteurs de l'Isère, Jocelyn Dubost, apparaît comme un optimiste : « Le syndicat JA est là pour faire avancer les choses et nous allons continuer à le faire ». Elu le 2 juin lors d'un conseil d'administration du syndicat représentatif des jeunes agriculteurs du département, il se dit « impressionné par la forte participation à cette rencontre, alors que pour cause de crise sanitaire, elle a été organisée à Grenoble, à la maison des agriculteurs. Cela montre que la dynamique est forte, que les jeunes agriculteurs s'impliquent intensément dans la vie de leur syndicat. »
Installé à Courtenay, commune du canton de Morestel, le jeune homme est agriculteur depuis 2015, année où il s'est installé avec son oncle. Les deux associés cultivent des céréales maïs, blé orge, tournesol et soja. Des prairies dont ils commercialisent le foin complètent l'assolement.

Une remarquable participation des JA au conseil d'administration a souligné la réelle dynamique qui anime le syndicat des jeunes agriculteurs isérois.

Sensible

Alors le jeune agriculteur est sensible aux débats actuels de la société, son maïs irrigué, il le défend. « On a besoin du maïs en France et en Europe, il faut donc continuer à en produire. Il faut simplement gérer l'eau intelligemment », affirme-t-il. Pour le soja, il reconnaît que le prix est intéressant et fait partie des critères de choix pour cultiver la plante. « Mais c'est aussi une plante qui nous permet d'avoir de la protéine non importée et elle rentre très bien dans le raisonnement agronomique de l'exploitation puisqu'elle s'insère dans une rotation longue. »
Le jeune agriculteur n'est pas désarçonné par ces questions et estime que « les agriculteurs doivent répondre aux questions. Tout dépend de comment elles sont posées. Certains interlocuteurs sont curieux et demandent un avis. Pour ma part, je réponds toujours avec plaisir même si on peut ne pas être d'accord sur une approche. Quand l'interlocuteur est agressif, c'est différent. Le débat est souvent inexistant. » Et dans ce besoin de dialogue, le nouveau président départemental estime que sa structure a tout son rôle à jouer. « C'est un enjeu du syndicalisme, nous sommes fiers de nos bons produits et de notre métier. Nous devons l'expliquer. Et toutes les occasions sont bonnes, quelle que soit leur forme. »
Optimiste, le responsable professionnel l'est aussi sur l'avenir de l'agriculture. Certes, le départ massif des agriculteurs lié à la pyramide des âges peut être vu comme un abandon irréversible des campagnes. Mais Jocelyn Dubost appréhende ce phénomène comme une opportunité pour une génération : « Ces cessations d'activité liées à l'âge vont libérer de la place. C'est donc le moment d'installer et de restructurer. Intervenir dans les établissements scolaires, agricoles notamment est donc d'autant plus justifié. »

Jean-Marc Emprin