La campagne 2023-2024 a laissé des traces. Cette année, avec des stocks importants de semences dans les fermes dans certaines régions de France, la campagne d’approvisionnement est bien différente de celle de l’an passé : engagements tardifs, semis précoces, choix de variétés plus tardives… Alors que les surfaces de blé tendre ont, en 2023-2024, reculé de 7,5 % du fait de conditions climatiques compliquées à l’automne, difficile d’estimer les hectares qui seront ensemencés cet automne. « Une chose est sûre, les ventes de semences ont démarré plus tardivement. Avec des moissons à rallonge, les agriculteurs n’étaient pas aux achats, confirme Félicien Bullot, directeur marketing céréales et oléo-protéagineux chez Florimond Desprez. Pourtant, les premiers semis ont été relativement précoces, dès fin septembre. Mais semer n’est pas encore possible partout : maïs et tournesols sont encore parfois sur pied et bon nombre de parcelles sont gorgées d’eau. » La campagne passée a également pesé sur le choix variétal pour la prochaine récolte. « Les variétés tardives, au cycle long sont très demandées cette année, précise-t-il. Car ce sont elles qui, l’an dernier, ont produit les meilleurs résultats, notamment vis-à-vis de la septoriose. » Autre disparité liée au contexte atypique de la dernière campagne : le stock de semences en ferme. Alors que la situation financière de certaines exploitations reste très tendue, bon nombre d’agriculteurs pourraient être tentés d’opter pour de la semence de ferme.