Foncier
Le programme d'action du PAEN de la rive gauche du Drac est en cours d'élaboration

Isabelle Brenguier
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Pour travailler sur le contenu du programme d’actions du futur PAEN de la rive gauche du Drac, les agriculteurs du territoire se sont réunis au Gua.

 Le programme d'action du PAEN de la rive gauche du Drac est en cours d'élaboration
Les agriculteurs des neuf communes lancées dans le projet de PAEN de la rive gauche du Drac se sont réunis pour avancer sur le plan d'actions.

Lancées dans la création d’un périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles périurbains (PAEN), les neuf communes du territoire de la rive gauche du Drac (1) avancent dans leur projet. 
Afin d’anticiper et d’être opérationnels au moment où le Département délibérera et confirmera la création de l’outil dans le territoire au printemps prochain, la Chambre d’agriculture de l’Isère et Grenoble-Alpes-Métropole ont organisé une rencontre avec les agriculteurs pour construire le programme d’action de ce futur PAEN.
Elle a eu lieu le 9 novembre au Gua dans la ferme de Patrice et Fabrice Girard.

Plus de moyens

Les échanges entre les agriculteurs ont vite montré à quel point le sujet du foncier restait important. Si tous apprécient l’initiative du PAEN et l’intérêt que le dispositif présente pour conserver la vocation agricole des parcelles, certains ont tout de même souligné quelques craintes.
« Il ne faudrait pas qu’il soit source de contraintes supplémentaires, qu’on nous demande encore davantage d’efforts », ont-ils avancé.
Mais Elodie Lemière, conseillère territoriale à la Chambre d’agriculture de l’Isère et Clémence Aubert, chargée de mission agriculture à la Métro, ont voulu se montrer rassurantes.
« Ce n’est pas l’objectif. L’idée est de protéger les parcelles classées A (agricole) et N (naturelles) et de faire en sorte qu’elles le restent pour les décennies à venir. Il est aussi question qu’elles aient plus de moyens et qu’il soit possible de lever des financements pour que les agriculteurs bénéficient de temps d’animation et d’accompagnement technique », exposent-elles. 

Acceptation sociale

Le programme d’actions dure cinq ans. L’objectif est que son contenu soit le plus ouvert et le plus évolutif possible, de façon à ce qu’il corresponde au maximum aux attentes des exploitants. Les relations avec les propriétaires fonciers ont été longuement évoquées. Car l’espoir que leurs parcelles deviennent constructibles demeure. Cette incertitude sur l’avenir pèse sur les agriculteurs.
Mais comme le soulignent Elodie Lemière et Clémence Aubert, « la mise en place du PAEN peut justement contribuer à faire changer l’état d’esprit des propriétaires ». Parmi les autres sujets évoqués, les possibilités de défrichement de parcelles emboisées, d’achats de matériels en commun, d’échanges de paille et de fumiers, les problèmes d’accès aux parcelles, de manque d’eau, d’entretien des haies, de nuisibles et de ravageurs, ont également été avancés. Ainsi que le lien avec le voisinage et la fréquentation des espaces. Là-aussi, le sujet reste épineux.
Les agriculteurs le constatent tous les jours : « En matière d’agriculture, tout le monde sait tout. Tout le monde a un avis sur tout. Et tout le monde se croit chez lui. Il y a encore du chemin à faire pour favoriser l’acceptation sociale de l’activité agricole », ont-ils souligné, d’une même voix.
Et dans ce territoire de pentes et de prairies séchantes, les MAEC ont joué un rôle important pour maintenir ces systèmes et accompagner les agriculteurs dans leur entretien. L’arrêt de ces financements pose question. « Comment allons-nous faire demain ? Cet entretien représente un gouffre financier et écologique. Si nous ne sommes pas aidés, nous aurons du mal à poursuivre… », annoncent-ils.

Isabelle Brenguier

(1)    Claix, Fontaine, Seyssinet-Pariset, Seyssins, St-Paul-de-Varces, Le Gua, Miribel-Lanchâtre, Varces-Vallières, et Vif