Elevage bio
Une organisation fondée sur l'observation

Morgane Poulet
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Eleveur de viande bio à Chatenay, Pierre Barral-Baron tient un système d’élevage fait d’observation et d’expérimentation.

Une organisation fondée sur l'observation
Pierre Barral-Baron, éleveur de bovins viande à Chatenay.

Eleveur de limousines à Chatenay, Pierre Barral-Baron a ouvert les portes de son exploitation à une dizaine d’agriculteurs le 10 février, à l’occasion d’une visite organisée par la Chambre d’agriculture de l’Isère.
Au début de son activité, l’agriculteur produisait uniquement du lait et possédait 27 hectares de terrain. C’est à la fin des années 1980 qu’il passe à l’élevage de vaches à viande. Il possède désormais 82 hectares de prairies, 5 hectares de grandes cultures et 40 limousines. Tous les trois ans, il procède à la rotation de ses champs. Sa conversion en bio a débuté en 2015 et s’est achevée en 2017. Ne pratiquant pas la vente directe, il livre 37 vaches par an à DauphiDrôme.

« Pas de plan d’avance »

L’éleveur explique qu’il n’a « pas de plan d’avance » mais plutôt qu’il tire ses plans d’action d’observation et d’expérience. « Lorsque quelque chose ne fonctionne pas, je change d’idée et je regarde si cela convient mieux. Si ça fonctionne, il n’y a aucune raison pour que je change », explique-t-il.
Il s’agit par exemple de régulièrement changer les vaches de parc. Et sans qu’il y ait de lot prédéfinis d’animaux. En effet, Pierre Barral-Baron précise rester attentif aux besoins de ses bêtes. « Je ne les force pas, je m’adapte aux situations, au climat et aux troupeaux », ajoute-t-il.

Agir peu

L’éleveur agit finalement peu sur ses troupeaux. « Je ne les complémente pas, j’achète seulement du sel », ajoute-t-il. Des actions simples, qui tendent à rendre son troupeau plus rustique. Même si, comme le précise Sarah Dupire, conseillère bovins viande à la Chambre d’agriculture de l’Isère, « la rusiticité est tout de même pour beaucoup liée à l’alimentation et au potentiel génétique de la race ».
Elle prévient également que « ne pas minéraliser ne fonctionne pas partout. » Et d’ajouter que « le système de Pierre Barral-Baron est intéressant car il est finalement assez simple ».

Morgane Poulet

Passer son cheptel en bio

- Si l'on passe le troupeau et le terrain en bio en même temps, la conversion se fait en deux ans.
- Si l'on achète le troupeau, il faut qu’il ait passé les trois quarts de sa vie en bio. Un conseil est donc d’acheter les bêtes très jeunes.
Il faut toutefois noter qu'en bovin viande, la conversion en bio se fait la majeure partie du temps en simultané, sur deux ans.
- En élevage biologique, seuls trois traitement annuels maximum peuvent être délivrés aux animaux.
- Un contrôle annuel est prévu par des organismes certificateurs agréés par l’Institut national de l'origine et de la qualité, ainsi qu’un contrôle inopiné au sujet d’un domaine en particulier.